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Le commerce équitable origine France en plein développement

Le commerce équitable origine France est en plein développement avec deux leviers très favorables : le bio et le local. Un commerce qui existait déjà sans l’identifier comme tel.

Les ventes issues du commerce équitable origine France ont enregistré une croissance de 34 %, atteignant 434 M€ en 2018, selon le collectif Commerce équitable France lors des Assises nationales du commerce équitable origine France en novembre dernier. Elles ont triplé en à peine trois ans. Le commerce équitable national représente aujourd’hui 1 400 références de produits et plus de 8 000 producteurs français engagés au travers de sept filières dont les fruits et légumes. « Ils seront 10 000 producteurs d’ici la fin 2019 », annonce Julie Stoll, déléguée générale de commerce équitable France. « Le commerce équitable origine France est en très forte croissance car il part de zéro », modère Ronan Le Velly, professeur à Supagro. En effet, ce n’est que depuis 2014 et la loi Hamon que le champ du commerce équitable a été ouvert aux filières françaises. Jusqu’alors, seul le commerce Sud-Nord pouvait prétendre à cette spécificité. « Il y a surtout un effort de reconnaissance de filières déjà existantes. Les consommateurs continuent d’acheter les mêmes produits qui portent désormais la mention commerce équitable », résume-t-il. Les acteurs du commerce équitable croient toutefois à la réalité de cette croissance. « Jusque-là, les acteurs français faisaient du commerce équitable sans le dire », reconnaît Julie Stoll. Mais, selon Commerce équitable France, la croissance actuelle est « alimentée à la fois par l’augmentation des ventes de filière qui existaient déjà et à la fois grâce à de nouvelles filières qui se greffent au mouvement ».

Se différencier du bio conventionnel

« Le consommateur veut de la cohérence. Que son produit soit équitable, bio et local, analyse Julie Stoll. Les consommateurs achètent du commerce équitable origine France parce que c’est commerce équitable et associé à une offre écologique qui a du sens. » « Il ne faut pas opposer les combats. Bien sûr, il y a aussi l’écologie. Le bio, le local et l’équitable sont les trois piliers d’un même édifice », estime Blaise Desbordes de Max Havelaar France. Du côté de l’offre, le commerce équitable s’inscrit dans une stratégie d’entreprise d’acteurs historiques des filières bio. « Le commerce équitable est une stratégie pour les acteurs majeurs de la bio de consolider une offre française de produits bio », justifie Julie Stoll de Commerce équitable France. Faire du commerce équitable est également une stratégie d’image. « Le commerce équitable permet à des acteurs historiques de se différencier du bio conventionnel », témoigne Ivan Dufeu de l’université d’Angers. « Certaines entreprises peinent à embaucher à cause d’une image dégradée », explique Ronan Le Velly, professeur à Supagro. Le commerce équitable origine France permet en quelque sorte de redorer leur blason.

Trois labels et deux marques

Faute de label unique, ces chiffres annoncés du commerce équitable origine France concernent les produits labellisés par les trois labels, ou bien les produits d’entreprises « membres de Commerce équitable France (qui) disposent d’un cahier des charges transparent et vérifié ». A savoir, Fair for life, Biopartenaire et AgriEthique pour les labels et Paysans d’ici (coopérative Ethiquable) et Ensemble (Biocoop) pour les marques. D’autres démarches se revendiquent ou communiquent pour le commerce équitable, mais n’apportent pas les garanties nécessaires pour être intégrées dans cet observatoire. « On voit arriver une prolifération de produits sans label sur le marché… sans garantie », alerte Julie Stoll, déléguée générale du collectif.

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