Le coefficient multiplicateur version espagnole
En novembre 2003, une convention spéciale a été signée entre le ministère de l’Agriculture espagnol et le groupe de distribution Eroski.
Relancé l’an dernier par la FRSEA Midi, le principe d’un coefficient multiplicateur connaît son équivalent en Espagne.
En effet, le gouvernement espagnol a autorisé, au mois de novembre 2003, la signature d’une convention spéciale entre son ministère de l’Agriculture et le groupe de distribution Eroski. Elle est l’un des volets prévus dans un accord cadre signé par les deux parties en 2001, destiné à aider le secteur agricole en cas de crise.
Dans le principe, il s’agit de répercuter aux consommateurs la totalité de la baisse du prix d’origine, afin de doper la demande, relancer le marché et relever les prix payés aux producteurs. La situation “de crise exceptionnelle” déclenchant la mise en place de cette mesure est décidée conjointement par les deux parties. Elle se termine lorsque le prix d’origine est équivalent au prix moyen sur les trois dernières années ou après 45 jours d’application de la mesure.
Répercuter la baisse du prix d’origine
Ce système sera appliqué sur les pommes de terre, les tomates, les melons, les pastèques, les poires, les viandes bovine, porcine et ovine. Sur le fond, cet accord rejoint le fonctionnement du coefficient multiplicateur instauré en France en 1945 et aboli en 1986.
“L’application du coefficient multiplicateur est réglementairement envisageable, souligne Gilles Vève, président d’un groupe de travail sur ce sujet au sein de la FRSEA Midi. L’exemple du gouvernement espagnol qui a pris des dispositions dans ce sens le démontre bien. C’est un outil pour lutter efficacement contre l’abus de position dominante de la grande distribution et pour relancer les ventes grâce à des prix à la consommation attractifs. Le principe, particulièrement simple, permettrait de moraliser davantage les pratiques commerciales sans entraver le jeu naturel de la concurrence.”
Nouvelle réflexion
La diffusion d’un communiqué de presse sur les sites du ministère de l’Agriculture et du groupe Eroski a donné un nouvel élan aux revendications françaises.
“Le dossier a été repris et porté au niveau de la FNSEA, souligne Gilles Vève. Une nouvelle réflexion est engagée au niveau des professionnels pour suivre attentivement le fonctionnement de la convention espagnole. Plus largement, nous avons l’intention d’examiner la situation au niveau de différents pays d’Europe. Mais déjà une conclusion s’impose : s’il y a une véritable volonté politique, il existe des possibilités réglementaires qui peuvent être utilisées dans l’intérêt des producteurs et des consommateurs.”