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Primeurs - Pomme de terre
« La primeur a deux atouts incontournables »

Les premières pommes de terre primeurs françaises apparaissant sur les étals.Rencontre avec André Minguy, président de la section nationale.

Fld : Quelles sont les prévisions de campagne ?
André Minguy :
Au niveau national, l’enquête est en cours. Pour l’heure, ce serait un statu quo comparé à l’an dernier. Nous n’avons pas encore les prévisions du bassin Sud-Ouest (Marmande). En Bretagne, nous sommes sur le même horizon qu’en 2011 avec une hausse de près de 30 % en volumes. La variable d’ajustement sur ce bassin, ce sont les Côtes-d’Armor et la part contractuelle destinée à l’industrie.

Fld : Comment s’est déroulé 2012 ?
A. M. :
L’an dernier, nous étions face à un stock en pommes de terre de conservation avec des prix relativement bas en distribution lors du début de campagne. Il nous a fallu un peu de temps pour que les prix repartent à la hausse mais globalement la campagne 2012 a été bonne.

Fld : Quelles sont les actualités de votre filière ?
A. M. :
Cela fait dix ans que la pomme de terre primeur a rejoint le CNIPT. C’est une bonne chose, car cela nous permet d’être assis autour de la même table avec les opérateurs de la pomme de terre de conservation. C’est un atout sur deux points. D’une part la primeur marque une saisonnalité qui permet aux metteurs en marché, que ce soit chez les détaillants comme en GMS, de relancer les ventes. Elle marque ainsi un nouveau temps de consommation. D’autre part, elle joue un rôle économique, car elle s’intercale entre deux créneaux de campagne de pommes de terre de conservation. Elle a donc un effet prix. Si elle n’existait pas, elle serait remplacée par de l’import qui aurait comme impact une érosion des prix de l’offre de conservation.

Fld : Qu’en est-il de leur mise en marché ?
A. M. :
En 2012, nous étions extrêmement inquiets en raison des stocks. Aussi, nous avons mis en place une action avec le CNIPT portant sur la connaissance de la primeur et sa reconnaissance dans le rayon. Il s’agissait d’une campagne radio et de la mise en avant du message “Primeures de nos terroirs”. On pouvait craindre cette présence massive de stocks de conservation, mais la cohabitation s’est effectuée en bonne intelligence et en concertation avec la grande distribution. Quant à cette campagne, je préfère rester modeste, les clignotants sont au vert car les stocks de conservation sont faibles. Je ne pourrai réellement me prononcer qu’en fin de campagne !

Fld : Quelles sont les évolutions de la primeur ces cinq dernières années ?
A. M. :
La primeur a fortement perdu. On est passé de 130 000-140 000 t en production organisée à moins de 50 000 t. Le travail que nous avons à réaliser doit favoriser les actes d’achat. Or, les consommateurs ont du mal à faire la distinction entre lavées et primeurs. C’est ici que l’identification primeur doit jouer tout son rôle.

Fld : Qu’en est-il des actions en 2013 ?
A. M. :
La mise en avant sera identique à l’an passé. Une campagne radio est programmée en seconde quinzaine de juin. En Bretagne, un événement sera organisé pour le lancement de campagne en collaboration avec la coquille St Jacques, les 27 et 28 avril. Cette action a tout son sens car elle porte la primeur comme un produit tourné vers la mer gardant tout son attachement au terroir.

Fld : Il y a quelques années, la primeur souhaitait réintégrer les f&l frais pour se démarquer de l’offre de conservation. Qu’en est-il aujourd’hui ?
A. M. :
La primeur est très certainement plus proche d’un légume. Elle ne doit pas être banalisée dans le rayon. Elle doit donc trouver sa place : proche des légumes primeurs. Ce changement d’emplacement fait partie des échanges que l’on a au sein du CNIPT avec la grande distribution.

Fld : Quelles sont les productions qui vous concurrencent le plus aujourd’hui ?
A. M. :
La production marocaine n’est pas gênante. En revanche, Israël l’est davantage en particulier quand les stocks de conservation sont conséquents. C’est un problème récurrent chaque année même si ce n’est parfois qu’un passage rapide de cette origine sur les étals. Quant à l’origine Egypte, elle est plus destinée à l’Allemagne.

Fld : Et la primeur française à l’export ?
A. M. :
C’est assez difficile à chiffrer avec les données douanières. Mais de l’export est organisé vers la Scandinavie (Danemark) dans le courant du mois de mai. D’autres exportations sont aussi organisées vers la Belgique et la Grande-Bretagne pour des variétés primeurs destinées à la transformation.

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