La pomme de terre, bras armé de l’export français
Afin de conforter son leadership à l’export, la filière pommes de terre vise les destinations plus lointaines, avec en premier lieu le Moyen-Orient et l’Asie.
Afin de conforter son leadership à l’export, la filière pommes de terre vise les destinations plus lointaines, avec en premier lieu le Moyen-Orient et l’Asie.
S’il y a bien un produit pour lequel la France est le leader incontesté à l’export, c’est la pomme de terre. « Côté qualitatif, nous présentons une très belle qualité de peau inégalée, souligne Christophe Mallet, directeur de Fedepom. La France est très bien placée sur les segments premium. En quantitatif aussi, nous sommes souvent les premiers, talonnés par l’Allemagne. Mais en termes de valorisation, nous sommes un bon 60 % plus hauts que les Allemands. »
Avec une moyenne de 1,7 Mt exportées chaque année (pour 380 M€ en moyenne, 435 M€ en 2015-2016) sur une production de 5,3 à 5,5 Mt, la France est le premier exportateur mondial de pommes de terre. Mais ce leadership est à entretenir ! « L’Allemagne nous talonne de près, avait averti Florence Rossillion, directrice du CNIPT le 14 septembre, lors d’une conférence sur l’export à Potato Europe. La France a par exemple une position dominante dans des pays comme l’Espagne et l’Italie. Toutefois, on constate depuis peu que les ventes allemandes vers ces pays du sud de l’Europe s’accroissent. »
Viser le grand export
Dans son étude “Où exporter en 2017 ?” (cf. fld magazine de novembre 2016), Business France conseille : « Les destinations les plus lointaines constituent des débouchés, notamment le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Asie. Il faut développer des stratégies de sophistication, d’innovation et de praticité. La pomme de terre, comme la tomate, offre à présent des gammes très segmentées, avec des produits adaptés aux nouvelles tendances de consommation. »
« Aujourd’hui, en France comme en Europe, les budgets sont matures, donc la part de marché de la pomme de terre fraîche ne bouge plus, explique Christophe Mallet. C’est pourquoi Fedepom met l’accent sur le grand export : la Russie avant l’embargo, Dubaï. À court terme, nous allons essayer la Malaisie, marché déjà ouvert. À moyen terme, l’objectif est d’ouvrir des marchés fermés par des barrières non tarifaires, c’est-à-dire pour des raisons phytosanitaires, avec en priorité la Thaïlande, les Philippines, le Vietnam. » C’est une étude réalisée pour le compte de Fedepom et du CNIPT (cf. fld hebdo du 17 juin 2015) qui a mis en évidence treize pays pour développer l’export dans de nouveaux territoires. « La Thaïlande, les Philippines, le Vietnam, cités dans l’étude, sont actuellement fermés mais il y a un potentiel en termes de consommateurs. Par exemple, la Thaïlande est ouverte pour les Allemands qui y exportent une dizaine de milliers de tonnes. On pourrait facilement atteindre ces niveaux-là. »
1,7 Mt C’est la quantité de pommes de terre exportées par la France, leader mondial.
Ne pas oublier la belle performance des plants
La France est aussi une championne de la production et de l’export de plants de pommes de terre, avec près de 20 000 ha travaillés par plus de 800 producteurs. « La France est un territoire reconnu pour la production de plants certifiés de haute qualité, souligne le Gnis. Elle est ainsi le deuxième producteur et exportateur mondial. » 30 % de la production de plants est exportée et les quantités dépassent depuis plusieurs campagnes 160 000 t, principalement vers l’UE et les pays du Maghreb, et notre balance commerciale est positive depuis plusieurs années avec un solde de +45 M€ (données de la campagne 2014-2015).