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La génétique fait débat

Invenio a invité les visiteurs du salon Vinitech-Sifel à s’interroger sur les opportunités et les contraintes qu’offrent et offriront les variétés résistantes aux bioagresseurs.

Les variétés résistantes à des bioagresseurs ne résoudront pas à elles seules le défi de la diminution des produits phytosanitaires.
© RFL

Les variétés résistantes sont–elles la solution pour réduire les produits phytosanitaires ? Pour son après-midi de débats ouverts au public lors du salon Vinitech Sifel à Bordeaux, la station d’expérimentation fruits et légumes de Nouvelle-Aquitaine Invenio avait choisi un sujet, la génétique, porteur de beaucoup d’espoirs. Pourtant, les intervenants de la table ronde ont été unanimes : elle ne sera qu’une partie de la solution. « S’il y a bien quelque chose qui n’est pas figé en génétique c’est la résistance aux maladies, indiquait Béatrice Desnoyer généticienne à l’Inra. On constate qu’avec le changement climatique, de nouveaux pathogènes arrivent. » Impossible dans ce contexte d’imaginer des variétés résistantes à tous les bioagresseurs ! « Sans compter que le cumul de résistances épuise la plante au détriment d’autres critères comme le sucre, le goût, la couleur… », continuait la chercheuse. « Intégrer des variétés résistantes nécessite d’aménager nos itinéraires techniques, car d’autres problématiques phytosanitaires ou de conduite apparaissent », témoignait Nicolas Lambert, directeur de Cooplim, coopérative de pomiculteurs du Limousin.

Des outils génétiques pour diminuer les temps de création

La vente des variétés résistantes passe par des stratégies de commercialisation, qui peuvent mettre en avant leur bénéfice pour les consommateurs : moins de pesticides, voire zéro résidu. « En fraise, nous nous sommes regroupés en consortium d’entreprises pour choisir et mettre en marché des variétés qui correspondent à nos marchés », indiquait Jean-Jacques Morvan, producteur de fraise en Bretagne. Techniquement la recherche multiplie les outils pour créer ce type de variétés dans des délais plus courts. Mais le temps reste une contrainte, « surtout avec des espèces à développement lent, comme le noyer », soulignait Eloïse Tranchand, de la station de Creysse (Lot). La réglementation renforcée sur l’utilisation des méthodes d’editing de gènes (dont Cripr Cas 9) inquiète. « Nos sociétés européennes s’interdisent d’utiliser des outils de biotechnologie en se basant sur une opinion publique qui ne connait pas ce sur quoi elle s’exprime, s’indignait Gilles Bertandias, président du Collectif nouveaux champs. Et cette opinion apeurée a plus de poids auprès des politiques que les discours scientifiques. »

 

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