La filière française en ordre de marche
L'interdiction des sacs plastique à usage unique, effective pour les fruits et légumes en janvier prochain, pousse les fabricants français à s'organiser.
L'interdiction des sacs plastique à usage unique, effective pour les fruits et légumes en janvier prochain, pousse les fabricants français à s'organiser.
Le 1er septembre, Carbios, société de chimie verte située en Auvergne, a annoncé le démarrage opérationnel de Carbiolice, sa joint-venture avec Limagrain Céréales Ingrédients et Bpifrance. Elle exploitera la technologie brevetée de biodégradation enzymatique des plastiques développée par Cabios en produisant des granulés enzymés pour la fabrication de plastiques biodégradables et biosourcés. En 2017 seront commercialisés en France les premiers plastiques enzymés issus de ce procédé. Ceux-ci entreront dans la fabrication de films souples et de plastiques rigides. « Cette opération confirme notre capacité à industrialiser en moins de cinq ans une innovation 100 % française, qui constitue une réponse concrète à un enjeu environnemental et réglementaire majeur : produire des plastiques zéro déchet », précisait Jean-Claude Lumaret, directeur général de Carbios. Marché visé : celui des sacs et de la sacherie qui fait l'objet de nouvelles dispositions réglementaires (en France, avec la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte et, en Europe, avec le paquet “Economie circulaire” de la Commission européenne).
Car, à partir de janvier 2017, l'interdiction des sacs plastique à usage unique, après ceux des caisses en juillet 2016, s'étendra aux étals f&l. Avant la date fatidique, les fabricants français se mettent en ordre de bataille pour assurer la transition. Ainsi, plusieurs annonces ont été faites. Cet été, le fabricant d'emballage Groupe Barbier et Novamont (produits bioplastique issus de la biochimie) ont lancé leur sac compostable en usage domestique “Ma-Ter-Bio” issu d'amidon et d'huile de tournesol d'origine française et, au même moment, BASF France a proposé son film bioplastique entièrement compostable partiellement fabriqué à partir d'amidon de maïs “Ecovio” (cf. fld hebdo du 7 juillet).
Le groupe Bolloré annonce le lancement de B-Nat, film rétractable constitué à plus de 40 % de polyéthylène provenant de l'éthanol dérivé de la canne à sucre à base de polyéthylène d'origine végétale.
La technologie est là. Reste un écueil : le prix, trois à quatre fois supérieur à celui d'un sac traditionnel.