Aller au contenu principal

Pomme de terre
La Covid-19 a tendu les relations entre le Gappi et McCain

Le marché des produits de pommes de terre a fortement souffert de la pandémie. Une situation de crise qui impacte les partenariats fournisseur-industriel.

Pomme de terre pour la transformation. Photo d'archives FLD.
© Philippe Gautier - FLD

L’assemblée générale du Gappi (producteurs de pommes de terre fournissant McCain) s’est déroulée le 2 février, dans un contexte difficile à cause de la crise économique engendrée par la pandémie. « La crise de la Covid-19 a clairement modifié les relations entre les producteurs et l’industriel, reconnaît Bertrand Achte, président du Gappi. La position dure adoptée des deux côtés sur les prix et les techniques de production a tranché avec les négociations fluides qui présidaient depuis quelques années. » Il ne s’agit quand même pas d’une rupture de confiance : « En vrai partenaire, McCain a accompagné les producteurs en 2020 en rémunérant les prix de contrat même si les pommes de terre étaient ensuite dirigées vers l’alimentation animale, moins valorisée. Cependant, nous ne sommes pas dupes. Sur le marché européen, McCain va devoir se démarquer de ses compétiteurs et retrouver des marges ».

En moyenne, la baisse des prix de contrat cette année est de 5,60 €. Elle est conséquente, d’autant plus que, parallèlement, l’évolution des coûts de production n’a pas suivi une tendance aussi marquée (on peut l’évaluer entre -1 € à -1,50 €/t). McCain attribue une prime d’exclusivité pour les producteurs travaillant à 100 % avec lui. Elle est fixée depuis plusieurs années à 5 €/t. Cette année, une différence de taille a été introduite : la prime d’exclusivité est liée à une autre prime concernant la mise en œuvre de techniques de production durables (localisation de la fertilisation, bandes fleuries…). Cette dernière s’établit à 3 €/t, l’exclusivité étant désormais rémunérée 2 €/t. « Au début, ce fut la stupéfaction, reconnaît Bertrand Achte. La tension a surtout été sur le calendrier de la mise en œuvre. La localisation de la fertilisation était demandée pour la récolte 2021. Or, elle demande au producteur d’investir entre 20 000 et 40 000 € de matériel. Difficile avec des trésoreries affaiblies par la Covid-19. Finalement, ce sera pour la récolte 2022. »

Renforcer l’aspect « agriculture durable » renvoie finalement à la demande sociétale à laquelle McCain fait face sur le marché de la consommation. « Les producteurs ne font pas forcément contre mais ces exigences doivent pouvoir être compensées financièrement », souligne Bertrand Achte. Le président du Gappi plaide aussi pour un ajustement des emblavements : « Il faut savoir produire pour ce qui peut être véritablement consommé et récolter des volumes en phase avec le marché, en attendant le retour d’une meilleure situation », conclut-il.

Les plus lus

des boîtes de conserve sur une ligne dans une usine de légumes en conserve
Quel est le seul légume en conserve qui a observé une croissance des ventes en 2024 ?

L’Unilet, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés, vient de publier les chiffres 2024. Après une année…

communication du ministère de l'Agriculture et de la Forêt de Turquie sur les gelées tardives d'avril 2025
Turquie : gel tardif et chutes de neige déciment les vergers de fruits à noyau et les vignes

Dans certaines régions, les températures ont chuté à -15°C. Les abricotiers, les cerisiers, les pruniers, les pêchers, les…

Cinq personnes débattent sur un salon. avec un écran géant en arrière fond
Abricot : à quoi s’attendre pour la récolte européenne 2025 ?

Medfel a fait le point sur les récoltes d’abricot en France, en Italie, en Espagne et en Grèce. Les quatre pays producteurs…

Guerre des prix et origine des fruits et légumes : Lidl et les distributeurs en ligne de mire

D’un côté, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France attaque directement Lidl sur les prix pratiqués « depuis…

Quatre personnes présentent des prévisions de plantation sur un salon
Melon : à Medfel, une baisse inédite des surfaces est annoncée pour 2025

Les trois bassins de production de melons que sont la France, l'Espagne et le Maroc sont concernés par la baisse de surfaces.…

tranches de melon charentais
Prix du melon : accord oral des enseignes à « ne pas dégainer à 0,99 € » en 2025

L’AIM poursuit ses travaux pour mieux valoriser le melon et endiguer la perte des surfaces. A Medfel, l'interprofession a…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes