Agriculture urbaine et péri-urbaine
La Caverne nourrit Paris avec ses champignons et ses endives
La start-up, qui a réhabilité un parking de la SNCF à Paris, commence à dupliquer son concept. D’autres projets de développement sont en cours.
La start-up, qui a réhabilité un parking de la SNCF à Paris, commence à dupliquer son concept. D’autres projets de développement sont en cours.
Comment nourrir les villes demain, lorsque qu’on manque de terres cultivables ? C’était une des questions posées lors de la masterclass « Nourrir la ville demain : les enjeux de la transition alimentaires des villes » organisée par AG2R la Mondiale et SNCF Immobilier le 7 septembre lors du salon Produrable. La start-up Cycloponics qui a ouvert la ferme urbaine La Caverne à Paris, réhabilite les friches industrielles.
Jean-Noël Gertz, co-fondateur, témoigne : « Nous avons réhabilité le deuxième étage d’un parking appartenant à SNCF Immobilier dans le 18e à Porte de la Chapelle, dans le cadre de l’appel à projets Tous Pariculteurs de 2016. » Une fois réaménagé, l’espace permet de cultiver sur 3 500 m2 endives et champignons Shitaké en bio (ce sont les deux seules cultures autorisées en bio hors sol), proposés sur les marchés, les paniers et les restaurateurs de Paris. « Un parking est une friche industrielle donc inutilisable : nous n’avons pas de concurrence en termes de foncier, le loyer est intéressant pour nous. Nous faisons des économies sur la construction du bâtiment, sur les économies et les installations thermiques, sur les livraisons puisque nous sommes déjà intra-urbains… »
Un projet viable et déclinable ? La Caverne s’étend
Rien qu’à Paris intramuros, il existe 600 ha de parkings, dont le taux d’occupation baisse de 2 à 3 % chaque année, selon Jean-Noël Gertz. Mais est-ce que le projet est déclinable à l’infini ? « Il y a une vraie demande pour des champignons et des endives, dont les filières ont été massacrées par les grosses industries et l’import, demande d’autant plus forte en bio et en ultra-local », estime l’ingénieur thermicien.
Le concept a été dupliqué à Bordeaux, et est prévu à Villeurbanne pour cet hiver et Lille est en discussion. Par ailleurs, la Caverne va commencer à transformer le champignon (soupes, substituts de viande…) et une champignonnière pour des champignons de Paris va voir le jour à Athis-Mons d’ici la fin de l’année. Pour 2021 La Caverne prévoit ainsi 80 à 90 t d’endives, 40 t de Shitaké et 50 t/an de champignon de Paris dès que la champignonnière sera productive.