Import : prix élevés au moins jusqu’à la mi-juillet
Le déficit se creuse pour le mois de juin. Après une période de prix élevé, un retournement à la baisse sera possible en seconde partie d’été. En Nouvelle-Zélande, la perspective d’une récolte abondante de Braeburn s’éloigne.
Le déficit des fruits à noyau va se prolonger au-delà du mois de juin. En effet, les prévisions de récolte en Extremadure sont à revoir en nette baisse. Les pertes liées au gel sont supérieures aux premières estimations. Trois semaines de pluies et de gros écarts de températures ont assombri le tableau.
Récoltes négligeables
Après chutes et échaudure, il ne resterait qu’une petite demi-récolte en pêches et nectarines et un tiers en prunes. Les conséquences sur le marché se feront sentir entre le 10 juin et le 10 juillet, qui est la période de pleine production de ce secteur, et au-delà en prune. Même les rendements sur Angeleno, qui est la plus tardive et la plus productive des grandes variétés, seront négligeables.
Durant les deux prochaines semaines, l’offre cumulée de pêche et nectarine Séville et de Murcie sera suffisante au regard de la demande, forcément freinée par les prix fermes. A Valence, la récolte est négligeable. Dans le sud de l’Italie, elle devrait débuter cette semaine. Mais les prévisions de récolte initiales, optimistes malgré le coup de froid de mars, devront être confirmées sur ces secteurs. En effet, des acheteurs fidèles de Suisse et d’Allemagne ont renforcé leurs programmes sur l’Espagne pour les semaines à venir.
Au final, malgré des pertes et des problèmes de qualité, les gros producteurs des secteurs de Séville et Huelva auront une bonne saison. L’un d’entre-eux, bordelais d’origine, investit d’ailleurs au Maroc. Il met en place un verger de 600 ha au sud de Casablanca. Le calendrier de production étant quasiment le même qu’à Murcie, on pense qu’il vise d’autres marchés que l’Europe. Le Moyen Orient notamment.
Les retards de production et les pertes de rendements touchent d’autres fruits et d’autres secteurs que l’Espagne. Rien que dans le Sud-ouest les orages violents de ces derniers jours ont causé de gros dégâts sur melons, cerises, kiwi (grêle, parcelles inondées).
Les conditions sont donc favorables pour remonter les prix d’autres fruits. Ceux des pommes commencent à réagir, certes modestement. La perspective d’une récolte abondante de Braeburn de Nouvelle Zélande s’éloigne avec la révision à la baisse des prévisions de 500 000 cartons. Une quinzaine de palettes de Jazz ont été vendues en France. La nouvelle variété est visuellement plus proche de Braeburn que de Gala. C’est l’inverse pour le gustatif, qui marque une nette amélioration sur Gala.
En kiwi, les prévisions sont de +20 %. C’est une année favorable pour lancer le Gold à plus large échelle.
La filière ne s’y trompe pas : les opérations commerciales déjà programmées dans tous les marchés d’intérêt national de France en semaines 23 et 24 vont y contribuer. Elles concernent aussi le Hayward.