Import : marge de manœuvre étroite
La marge de manœuvre des opérateurs est étroite et les prix évoluent dans une fourchette réduite. Le melon fait exception en raison du retard de l’Espagne et du Maroc.
Le prix des pommes d’hémisphère Sud a subi un flottement à la baisse avant de se reprendre. L’entrée en lice de la Nouvelle-Zélande, dont les Cox et Gala sont appréciées, a fait évoluer les porte-feuilles clients. Cette origine tire aussi profit du manque d’offre de fruits de gros calibres chez tous les autres concurrents. Ce facteur renforce la concurrence sur les calibres intermédiaires alors que les petits calibres sont très demandés dans le nord de l’Europe. Les prochains bateaux du Chili portent beaucoup de Granny et de Braeburn. Il reste encore beaucoup de Braeburn en stock en France.
En poire, la demande est axée sur la William’s dont la revalorisation est lente malgré la fin de saison de l’Afrique du Sud. La caisse bois démarre cette semaine mais il reste du carton open top.
En kiwi, les arrivages en provenance du Chili décollent à partir de la fin du mois. La mise en marché sera retardée par les prix bas en Europe. De plus, la Nouvelle-Zélande sera plus facile à concurrencer. La nouvelle hausse du dollar NZ et des coûts du transport est un handicap qui a été évalué à environ 0,11 E par tray (un dollar NZ = 0,56 E). Les prévisions de récolte y sont stables à 60 millions de trays en Hayward et 145 millions en Gold. Le retard est de huit jours et le premier bateau est attendu en semaine 21.
Excédent de pêches ?
Le Chili termine ses dernières nectarines. En Espagne, la récolte de fruits à noyau débutera réellement la semaine prochaine. Elle s’annonce abondante, sauf en variétés précoces. Pour ces dernières, le déficit prévu est de 20 % (en pêche) à 30 % (en nectarine) sur les secteurs de Séville, Valence et Murcie. Soit bien moins que l’an passé. A la fin mai, l’arrivée en pleine saison risque de faire chuter les prix, surtout ceux des pêches.
L’an passé, les exportations de pêche avaient reculé de 133 500 t à 50 000 t (- 16 % sur la moyenne triennale) et en nectarines de presque 141 500 t à 80 000 t (-17 %). Le recul avait été beaucoup plus fort en abricot (25 000 t contre une moyenne de 50 000 t) et en prune (48 500 t, la moyenne étant à 77 000 t).
Diversification en melon
L’offre de fraise avoisine 850 t/jour, dont 750 d’Espagne. Les prix sont au plancher. En asperge, la verte se valorise un peu mieux que la blanche. La Grèce fait pression en cal 12-16. Le manque de melon dope les marges des intermédiaires. Les prix doublent souvent entre le stade import et le stade de gros en fruits du Costa Rica, Honduras et Mexique. Le manque de Charentais dope l’intérêt pour Gala, Piel de Sapo, Cantaloup et Canari. La segmentation est en route !
Le marché des légumes manque de tonus et l’ambiance est lourde en produits d’Espagne. La tomate fait exception. Le Maroc est contingenté : au 6 avril, les exportations ont gagné 13 000 t à 212 000 t. Les exportations des primeurs ont gagné 9 000 t à 358 000 t à fin mars.