Import : les vendeurs font de la répartition
Les vendeurs répartissent une offre déficitaire à des acheteurs en quête de produits à mettre en avant. D’où quelques escarmouches, comme en kiwi, ou des débarquements de fraises mal anticipés. La compétition entre les origines s’intensifie.
A près quelques années de statu quo, la rivalité commerciale entre kiwi du Chili et de Nouvelle Zélande s’exacerbe. En effet, les arrivages progressent en provenance des deux pays. La Nouvelle Zélande joue la carte de la marque unique et du référencement de longue durée. Bien qu’en baisse, ses tarifs sont normaux pour la saison. La fourchette des prix de l’outsider chilien s’élargit plus vite à la baisse du fait de la présence d’acteurs qui n’ont pas une stratégie commerciale aussi affirmée.
Dix ans en arrière
Cette année encore, des orages de grêle ont récemment anéanti une bonne moitié de la récolte de Bigarreau du Val del Jerte (Extremadure) qui avait quatre semaines de retard ! En Italie, on table aussi sur une demi-récolte, de bon calibre. Le mauvais temps dans la région de Bari a retardé le début de la Ferrovia, qui est la principale variété exportée.
En fruits d’été, les acheteurs qui visitent les vergers du sud de l’Europe mesurent l’étendue des pertes. Le phénomène de chute tardive des fruits a atteint des proportions inédites. En Extremadure, la nouaison fut presque normale. Mais après avoir atteint la taille d’un cochonnet, la moitié des fruits se sont décrochés. On attribue ce phénomène au repos végétatif, qui a peut-être été accentué par la canicule de l’an passé. Les pruniers sont les plus touchés. La récolte ne débute que la semaine prochaine en Black Ambert et autres précoces.
Dans le secteur de Séville, le recul n’est que de 20 % sur pêches et nectarines, tout comme à Lérida et Saragosse.
En Italie du Sud, même si les avis divergent, les conditions ne seraient guère meilleures. Les premiers prix annoncés sont élevés (1,8 Euros le panier en cal C). Le recul de l’Emilie Romagne est estimé à –20 %.
Déficit et retards de la récolte de pêches et nectarines dans le sud de l’Europe nous ramènent dix ans en arrière, lorsque la consommation de fruits d’été ne prenait son envol qu’en juillet. Entre 1998 et 2002, juin fût un mois de prix bas. Progressivement, les conditions commerciales se sont améliorées. D’une part, les consommateurs ont peu à peu modifié leurs habitudes. D’autre part, l’offre d’Espagne s’est adaptée (plus de nectarines et moins de pêches, variétés de meilleur aspect…) et elle a tendance à être moins précoce (sauf en 2003). Enfin, les fins de saison de fruits d’hémisphère sud sont de moins en moins tardives.
Moins de fraises tardives
La progression de l’offre en melon est modeste. C’est la fin de la campagne à Marrakech. L’appro repose sur Alméria et Murcie, bientôt en pleine saison, mais en déficit de 20 %. Le sud de l’Andalousie (Malaga, Séville) termine cette semaine.
A Huelva, la récolte de fraises et framboises va s’achever la semaine prochaine.
En Allemagne, la pleine saison des fraises a débuté avec les cultures sous abris. Selon ZMP, l’offre est suffisante pour lancer des offres de 1,5 Euros la barquette au détail. Le plein champ, qui pèse 57 % du potentiel, débute à peine. Les abris montent à 34 % des surfaces contre 23 % en 2003. Les cultures tardives régressent à environ 9 % au lieu de 23 % l’an passé.