Italie
Gerhard Dichgans : « Le marché européen manque de près de 500 000 t de pommes »
Le directeur général du consortium VOG, Gerhard Dichgans, lors du salon Fruit Logistica estime que le marché souffre d’un manque de fruits malgré l’arrivée de l’hémisphère Sud.
Fld hebdo : Quel bilan faites-vous, à date, sur la campagne pomme 2012-2013 ?
Gerhard Dichgans : Fruit Logistica est le moment idéal pour le faire le point car nous sommes à la moitié de la saison. C’est ici que nous pouvons analyser au plus près le déroulement des mois à venir car il y a les producteurs de l’Hémisphère Sud avec des données au plus proche de la réalité. Chez VOG à aujourd’hui [début février, NDLR], nous avons vendu 40 % de nos récoltes, mais avec la production pour l’année 2012 en baisse, le stockage chez VOG s’est réduit de 70 000 t comparé à la précédente saison. En termes de variétés, il manque surtout des Golden, Red et Gala. A ce stade, le déstockage est bon et les fruits se vendent bien. On terminera la Gala fin mars donc il n’y aura pas de chevauchement de campagne cette année. L’hémisphère Sud nous annonce une production normale mais qui pourrait être plus chère que l’origine UE. En revanche, il n’y aura pas de grandes quantités supplémentaires d’export vers l’Europe.
Fld : Comment combler ce déficit ?
G. D. : L’hémisphère Sud pourra exporter davantage de fruits dans les prochains mois mais pas combler ce manque actuel de pommes sur le marché, un manque qui avoisine les 500 000 t. On est dans un marché encore très stable sans nuage à venir mais je ne vois pas d’augmentation en prévision, en raison, notamment, du contexte économique dans lequel nous sommes.
Fld : Certains opérateurs s’inquiètent déjà d’une pléthore de volumes en 2013-2014, qu’en pensez-vous ?
G. D. : Pour l’heure cela ne peut être que de la spéculation et dans un marché aussi fluctuant que le nôtre, ce n’est pas bon de spéculer sur l’an prochain !
Fld : Comment se déroule l’export ?
G. D. : Nous sommes une société orientée à l’export à hauteur de 60 %. Nos marchés clés c’est l’Europe continentale, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Scandinavie. Et nous enregistrons de grands changements avec des ouvertures de marchés sur la Méditerranée : Maghreb, Egypte avec surtout une explosion du continent nord-africain, ce qui s’ajoute à une ouverture des marchés à l’Est. Nous, VOG, nous sommes au centre de ce développement.
Fld : Et l’Espagne ?
G. D. : C’est un marché établi depuis cinq ans. Nous avons eu des opportunités cette campagne en raison de moindres exportations françaises et on note encore une croissance importance sur ce marché.
Fld : Quelles sont les nouveautés chez VOG ?
G. D. : Les ventes de Kanzi sont en hausse (5 500 t) vers l’Italie et l’Espagne avec un prévision à cinq ans de 10 000 t. La variété Jazz (2 000 t) a des opportunités sur la Méditerranée et notamment la coopération commerciale avec Enza sur l’Angleterre et l’Europe continentale fonctionne bien. Et bien sûr il y a la Pink Lady. C’est cela notre trio de variétés premium dans les prochaines années : Pink Lady, Kanzi et Jazz.