Fiche : Les cécidomyies des feuilles
Les cécidomyies des feuilles, celle du pommier et celle du poirier, sont des mouches dont les larves provoquent un enroulement des jeunes feuilles. Elles peuvent faire des dégâts sur jeunes vergers.
Les cécidomyies des feuilles, celle du pommier et celle du poirier, sont des mouches dont les larves provoquent un enroulement des jeunes feuilles. Elles peuvent faire des dégâts sur jeunes vergers.
La cécidomyie du pommier, Dasineura mali et la cécidomyie du poirier, Dasineura pyri, sont deux ravageurs indigènes largement répandus dans toute l’Europe. Ces mouches de 1 mm à 2,5 mm sont de couleur brun à rougeâtre, avec des bandes transversales noires sur la partie postérieure pour la cécidomyie du poirier. Les premiers adultes de la saison émergent en avril. L’accouplement a lieu dès leur sortie et la femelle pond le jour même. Elle pond ses œufs à la floraison des fruitiers à l’aisselle des jeunes feuilles enroulées sur une dizaine d’entre elles. Les œufs, de couleur rouge-orange, sont très petits et allongés en forme de cigare. Les larves apparaissent deux à trois jours plus tard. De couleur crème, puis orangé pour D. mali, de 2 mm pour D.pyri à 3-4 mm pour D.mali, elles se nourrissent sur la face supérieure des feuilles. Après deux à trois semaines, les larves se laissent tomber au sol où elles se nymphosent à faible profondeur dans un petit cocon terreux. Les adultes émergent deux à trois semaines plus tard du sol. Jusqu’à trois générations sont possibles par an pour D. mali et jusqu’à six pour D. pyri. La deuxième est la plus impactante puisqu’elle coïncide avec la croissance maximale des pousses. La dernière hiverne à l’état larvaire dans un cocon dans le sol. Les adultes apparaissent en avril. Les dégâts s’observent sur les jeunes feuilles de l’extrémité des pousses et des gourmands. La salive rejetée par les larves provoque l’enroulement du bord des feuilles de manière très serré. Il se gaufre et devient cassant, rougeâtre puis noirâtre. Lorsque les feuilles sont déroulées, de nombreuses larves apparaissent. En cas de fortes infestations, dès le mois de juillet, toutes les feuilles de l’extrémité des jeunes pousses sont desséchées et peuvent tomber. L’impact sur la nouvelle végétation peut être considérable sur pépinières, jeunes plantations et vergers surgreffés.
Méthodes de protection
Suivi des populations
C’est l’infestation constatée l’année précédente qui détermine les actions de lutte. Des contrôles visuels vers la fin de la floraison permettent de confirmer la présence du ravageur. Il doit comprendre au moins 20 pousses : deux pousses sur 10 arbres.
Agronomie
Les actions qui permettent de limiter la pousse et la vigueur du verger contribuent à limiter l’incidence des attaques de cécidomyies.
Protection chimique
La protection n’est à envisager que sur jeunes vergers ou vergers surgreffés. Des applications de produits à base de pyréthrinoides sont possibles. Le Movento à base de spirotetramat est homologué contre la cécidomyie des feuilles du poirier. La période d’intervention se situe lors de la période de vols des adultes, avant la floraison afin d’abaisser le niveau de population de la première génération. Dans le cadre du Bulletin de santé du végétal, des pièges sont suivis pour évaluer la dynamique de vols de la cécidomyie.
A savoir
Les femelles sont attirées olfactivement vers les pousses en croissance.
Ce ravageur est aussi signalé en Argentine, Nouvelle-Zélande et Amérique du Nord.
Il existe une autre cécidomyie sur pomme et poire : la cécidomyie des poirettes dont les larves se développent dans les jeunes fruits provoque leur gonflement précoce, leur noircissement et leur chute. La ponte a lieu dans les boutons floraux encore fermés dès que le bout blanc des pétales devient visible. Il n’y a qu’une génération par an.
Pour en savoir plus :