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Fiche : la tavelure du poirier

La tavelure du poirier est un problème récurrent. Cette maladie n’est présente que sur une minorité de vergers mais elle peut y faire des dégâts considérables.

La tavelure du poirier est due à un champignon différent de celui du pommier : Venturia pirina. Ses symptômes s’observent d’abord par des taches translucides puis brunes olivâtres sur la face inférieure des feuilles, ce qui le rend difficile à détecter. Sur fruits, ce champignon provoque des taches noires qui évoluent en craquelure. Il se conserve aussi au niveau des rameaux dans de petits chancres. La projection des conidies peut se faire potentiellement toute l’année à partir de ces chancres. Le stade de sensibilité débute à partir du stade C3-D et continue sur fruits jusqu’à la récolte. Les contaminations primaires par la projection des ascospores portées par les feuilles au sol, se déroulent de mars à fin mai lors des périodes pluvieuses.

Pour déterminer les pics de contamination, le modèle tavelure du pommier est utilisé. Mais il ne correspond pas tous les ans à la courbe des suivis biologiques sur poirier. Les projections sont souvent plus tardives que celles sur pommier. Ce fut le cas en 2014, en 2015 à partir de mi-avril et en 2017 en début et fin de période de projection. Les modèles sont donc utiles principalement pour prévoir les épisodes à risque.

 

Moyens de protection

Choix du matériel végétal

Certaines variétés sont peu sensibles à la tavelure comme Guyot, Packams, Conférence, Harrow Sweet et Elliotcov Selena®. A contrario, Williams, Passe Crassane et Louise Bonne sont très sensibles.

Prophylaxie

Comme pour la tavelure du pommier, le broyage des feuilles à l’automne et l’épandage d’urée pour accélérer leur dégradation permettent de limiter les sources d’inoculum. Mais l’efficacité est partielle du fait des chancres sur bois.

Protection chimique

La protection chimique est recommandée sur tous les vergers. Elle se concentre sur la période du stade E à mi-juin. L’arrêt de la protection est possible en l’absence de taches à la fin des contaminations primaires. Sur vergers sensibles ou sur ceux avec des taches l’année précédente, les risques graves de contamination sont à encadrer. En cas de conditions climatiques favorables au champignon après la fin des contaminations primaires, la protection est à poursuivre sur ces vergers même en l’absence de taches primaires. Les meilleurs résultats obtenus par la Chambre d’agriculture du Vaucluse, dans le cadre d’essais du réseau PFI Pugère, concernent une stratégie comportant un produit de contact (thirame dans l’essai) associé à un unisite (ANP ou IBS) et de la trifloxystrobine. La strobilurine contenue dans ce dernier produit présente un arrière effet en juillet.

L’utilisation de faibles doses de cuivre (bouillie bordelaise à 1 kg/ha) a montré des efficacités élevées. Cela correspond à une réduction de 12,5 fois la dose homologuée, apportant 0,2 kg de cuivre métal/ha par application. Mais cette solution peut, certaines années, poser des problèmes de rugosité observés sur des variétés sensibles comme Williams. Le soufre seul a un effet très limité sur tavelure mais augmente l’efficacité de la bouillie bordelaise lorsqu’il lui est associé sans pour autant éliminer les problèmes de rugosité.

Myriam Berud, La Pugère

A savoir

  • Sur la variété Williams, des souches hypervirulentes de tavelure existent. Les vergers peuvent être visuellement sains fin mai, mais des taches sur fruits peuvent exploser en juillet.
  • Aucune résistance aux matières actives disponibles sur le marché n’a encore été détectée.
  • Sur la variété Comice, ni cuivre, ni soufre, ne doivent être appliqués en raison de leur phytotoxicité sur cette variété.
  • La dose maximale de cuivre en AB est de 6 kg de cuivre métal/ha/an (et bientôt 4 kg)
  • A lire aussi : fiche "Réduction des doses de cuivre sur vigne, pêcher, pommier, poirier et olivier" (Catherine Reynaud, domaine expérimental La Tapy)

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