Fiche : la rouille de la menthe
La rouille de la menthe est causée par le champignon Puccinia menthae et peut parfois affecter fortement la production de menthe.
La rouille de la menthe est causée par le champignon Puccinia menthae et peut parfois affecter fortement la production de menthe.
Tiré de la fiche sur la rouille de la menthe réalisée par l'iteipmai
La rouille peut entraîner une réduction de la surface foliaire de la menthe et une perte de rendement en huile essentielle. Elle provoque également une diminution de la production de menthol et de menthophuran et une augmentation de la quantité totale des terpènes. Le champignon Puccinia menthae effectue ses cinq stades de développement sur la même plante hôte. Les basidiospores assurent les contaminations, en fin d’hiver et au début du printemps, des nouvelles pousses émergeant à la surface du sol. Elles germent et infectent les tissus. Au printemps, les plantes affectées présentent des jeunes pousses chlorotiques. A la même période, des boursouflures rouges apparaissent sur les tiges et les pétioles des pousses hivernantes (spermogonies). Elles produiront de nombreuses spores à l’origine de contaminations secondaires des nouvelles feuilles de menthe. Plus tard en saison, les nouvelles pousses malades sont déformées et cassent facilement. Des pustules marron-rouge (urédosores) apparaissent à la face inférieure des feuilles, entraînant leur jaunissement. Les urédosores sont majoritairement présents sur les plantes malades pendant six mois. Ils infectent les feuilles et tiges et initient de nouveaux urédosores. Ce cycle se répète pendant tout l’été. D’autres pustules de couleur marron foncé, les téleutosores, se développent à la fin de l’été et au début de l’automne, produisant des spores de conservation, et remplacent progressivement les urédosores. Cette forme de conservation persiste sur les rhizomes souterrains de la menthe. A la fin de l’hiver, les téleutospores germent, produisant des basidiospores.
Moyens de protection
Variétés
Certains clones de menthe poivrée présenteraient un comportement intéressant vis-à-vis de la rouille.
Prophylaxie
Afin d’éviter l’apparition de la rouille, des mesures préventives peuvent être mises en place. Utiliser des plants sains : il est possible de traiter les stolons ou les boutures à l’eau chaude avant la plantation ; éviter les apports excessifs d’azote ; éviter les sols lourds, froids et humides ; aérer afin de limiter la durée de mouillage du feuillage à moins de 8 heures ; éviter d’arroser par aspersion, ou ne pas arroser le soir ou tôt le matin ; éliminer les débris végétaux ; nettoyer les abords des parcelles en détruisant les Lamiacées sauvages réservoirs de rouille ; effectuer un ou deux passages de désherbeur thermique sur le rang, au printemps avant la reprise de la végétation ; détruire les spores par brûlage pour ralentir l’infestation ; enfouir les tiges de menthe pour retarder l’émergence des tiges infestées de manière systémique.
Lutte chimique
Les produits autorisés sur la menthe contre la rouille sont référencés sur le site de l’iteipmai et consultables par les adhérents.
A savoir
En France, huit races de Puccinia menthae ont été identifiées. Un fort degré de spécialisation parasitaire a été observé. Certaines races physiologiques ne s’attaquent qu’à certaines espèces de menthe.
La température et l’humidité du feuillage conditionnent la maturation des fructifications et la germination de certaines spores de Puccinia menthae. La température optimale de germination des basidiospores est de 20°C, celle des urédosores fluctue entre 15 et 20°C.
La période de latence des stades urédosores et téleutosores diminue lorsque la température de l’air augmente. Par exemple, pour les téleutosores, cette période dure de 40 à 50 jours pour des plantes soumises à des températures de 5 à 10°C. Un minimum de 9 jours à 4°C est requis pour induire la production de téleutosores.
Pour en savoir plus : la fiche sur la rouille de la menthe de l’iteipmai