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Fiche : la maladie de la tache de la carotte

La maladie de la tache est l'un des soucis majeurs de la production de carotte. Elle touche tous les types de carotte et affecte fortement le rendement.

La maladie de la tache ou cavity spot est le principal problème tellurique, avec les nématodes, qui affecte les cultures de carotte dans la plupart des pays producteurs. Pendant longtemps, la cause de cette maladie n’était pas bien définie, avant que des champignons du genre Pythium soient identifiés dans les années 1980. Pythium violae et Pythium sulcatum sont les principales espèces responsables, mais plusieurs autres espèces ont été recensées et sont aussi impliquées dans la maladie.

Les Pythium, outre les symptômes de la maladie de la tache, sont responsables de différents dégâts suivant le stade de la culture au moment de l’attaque : réduction de la croissance, provoquant des baisses de rendement pouvant atteindre 30 % ; mortalité des jeunes plantules ou « fonte de semis » ; développement de racines petites et fourchues ; arrêt de la tubérisation, ce qui produit des carottes anormalement courtes, les « bouchons ». Les symptômes de la maladie de la tache proprement dits se manifestent sur les racines par des petites taches orangées en creux, en début de tubérisation. Ces taches s’accompagnent ensuite de micro-fendillements longitudinaux qui évoluent en fendillements, puis en éclatements. Les taches orangées initiales persistent souvent autour des éclatements de l’épiderme et prennent une teinte brun-noir, surtout en périphérie.

Lorsque l’infection est plus tardive, au moment où la racine termine sa croissance, les taches sont petites, rondes ou elliptiques, sèches et en creux, passant d’un aspect translucide à une couleur noirâtre. Parfois, les lésions sont entourées d’un halo plus clair.

Moyens de protection

  • VARIÉTÉS

    Aucun gène majeur de résistance aux Pythium n’a été identifié. Il existe cependant de grandes différences de sensibilité entre les variétés. Nérac, Volcano et Nairobi sont parmi les variétés les plus tolérantes, alors que Nanco ou Presto font partie des plus sensibles.

  • ROTATIONS

    Il est conseillé de respecter un délai d’au moins cinq ans entre deux cultures de carotte. De plus, les cultures pouvant servir d’hôtes aux Pythium sont à proscrire dans la rotation, c’est principalement le cas des Apiacées.

    • INTRANTS

      Les apports de calcium, sous forme de chaux ou de gypse, permettent de réduire les dégâts liés aux Pythium. Cela pourrait être dû à l’augmentation de pH engendrée. Un apport d’azote trop important est lui un facteur favorisant le développement des Pythium.

    • HUMIDITÉ DU SOL

      Les Pythium aiment les conditions humides comme les terrains peu filtrants. Les parcelles présentant trop de zones d’accumulation d’eau sont donc à éviter.

      Source : La carotte. Maladies, ravageurs et protection (Ctifl, réalisation François Villeneuve)

Le genre Pythium comprend plus de 120 espèces qui se divisent en onze clades phylogénétiques différents. L’identification d’une espèce précise ne peut se faire que par des spécialistes. Dans le Nord-ouest de la France, P. violae et P. sulcatum sont les espèces les plus fréquentes. Dans le Sud-ouest, ce sont P. sulcatum et P. coloratum.

Les Pythium sont aussi impliqués dans la tavelure, qui se développe essentiellement dans les polders du Mont Saint-Michel. Plusieurs symptômes sont observés : des micro-taches brunes parfois très nombreuses, des taches plus diffuses et des micro-fendillements qui donnent à l’épiderme un aspect liégeux. P. sulcatum et P. sylvaticum sont impliquées dans cette affection.

La colonisation des tissus se fait dans les premières 24 heures suivant l’infestation. Elle est superficielle pour les espèces de Pythium à croissance lente et plus profonde pour les espèces à croissance rapide. La pénétration se fait essentiellement par pression mécanique sur les cellules.

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