Maladie
Fiche : la bactériose du kiwi
La bactériose du kiwi est la principale maladie en production de kiwi en France. Depuis 2008, une épidémie mondiale est responsable de grosses pertes économiques.
La bactériose du kiwi est la principale maladie en production de kiwi en France. Depuis 2008, une épidémie mondiale est responsable de grosses pertes économiques.
Causée par la bactérie Pseudomonas syringae pv. actinidiae (PSA), la bactériose du kiwi a été isolée pour la première fois en 1984 au Japon. La population responsable de l’épidémie actuelle, PSA biovar 3, est particulièrement agressive. Détectée en France depuis 2010, elle est présente sur presque toutes les aires de production hexagonales et mondiales. La suppression des variétés très sensibles en France (arrachage ou recépage) a participé à limiter le développement de la maladie dans certaines zones. PSA est une bactérie capable de vivre à la surface des feuilles, mais elle présente aussi la capacité de se vasculariser. L’entrée de la bactérie dans les tissus végétaux se fait généralement au printemps, par les stomates, lenticelles, plaies de taille… Les conditions climatiques jouent un rôle très important dans la multiplication de PSA. L’infection est favorisée par l’humidité, des températures fraîches (entre 10 et 20°C) et le vent. Les premiers symptômes sont des nécroses foliaires entourées d’un halo jaune. Puis la bactérie colonise l’ensemble de l’arbre par les vaisseaux du xylème. A la fin de l’hiver et au début du printemps suivant, les symptômes secondaires apparaissent : des exsudats sur les bois, troncs et charpentières, qui forment des sources importantes d’inoculum. L’infection peut mener jusqu’à la mort complète de l’arbre par obstruction des vaisseaux du xylème.
Moyens de protection
Pratiques culturales
Les mesures prophylactiques sont essentielles pour limiter l’arrivée ou le développement de la maladie. Il faut ainsi désinfecter les outils de taille, sortir les déchets de taille de la parcelle, protéger les plaies de taille, ne pas tailler par temps humide… En cas d’infection, tailler et sortir de la parcelle les parties malades. Pour les nouvelles plantations, attention à disposer d’un matériel végétal sain avec passeport phytosanitaire. L’installation de brise-vent peut être un facteur limitant la diffusion de la maladie. La fertilisation azotée et l’irrigation doivent être raisonnées car, en cas d’excès, elles peuvent favoriser le développement de la bactériose.
Protection chimique
Les moyens de protection chimique contre la bactériose du kiwi sont très limités. Il n’existe aucun produit phytosanitaire pour traiter curativement cette maladie. Seul le cuivre montre une certaine efficacité. Les traitements préventifs à base de cuivre peuvent se faire durant les périodes propices au développement de la bactériose.
Protection physique
La couverture des vergers par des bâches anti-pluie semble limiter l’infection et la propagation de la bactérie par le vent et la pluie. Cette méthode pratiquée en Italie et en Nouvelle-Zélande présente l’inconvénient d’augmenter le nombre d’interventions culturales dans le verger à cause de l’effet de serre et de représenter un investissement important.
A savoir
Le programme de recherche « Bactériose du kiwi » (2012-2015) mené par le CTIFL, l’Anses, l’Inra, Invenio, la Sefra et la Fredon Aquitaine a permis d’avancer sur la compréhension de la maladie, les stratégies de protection et les méthodes de détection et d’identification.
Des essais ont mis en évidence l’intérêt d’un stimulateur de défense des plantes et d’un régulateur de croissance dans la protection contre la bactériose du kiwi. Ces produits devraient obtenir des AMM dans les années à venir.
Les plants de kiwi sont colonisés par des populations mixtes de différents phylogroupes de l’espèce Pseudomonas syringae, selon un échantillonnage effectué en 2014 en Rhône-Alpes. Parmi les arbres présentant la bactériose du kiwi, très peu n'étaient atteints que la bactérie PSA. D’autres souches de P. syringae sont potentiellement pathogènes dans les vergers de kiwi.