Hauts-de-France
Dunkerque : le trafic bananier a résisté à l’ouragan Maria
Maria n’a pas fait plonger le trafic bananier dunkerquois en 2017. Son impact pourrait être plus fort en 2018.
Maria n’a pas fait plonger le trafic bananier dunkerquois en 2017. Son impact pourrait être plus fort en 2018.

Tempêtes, cyclones et ouragans influeront-ils durablement sur le trafic bananier à partir des Antilles vers Dunkerque ? Producteurs, opérateurs et responsables du premier port bananier français craignent de plus en plus les phénomènes météo ! En effet, après le cyclone Dean en août 2007, la tempête Matthew en septembre 2016 et l’ouragan Maria qui a dévasté totalement les bananeraies des 600 producteurs des Antilles les 18 et 19 septembre 2017, une épée de Damoclès pèse de plus en plus sur la filière française de la banane. « L’UGPBAN a, depuis lors, pris ses dispositions en investissant en Côte d’Ivoire ou en prenant des accords commerciaux avec Tropical Food en Colombie », explique Daniel Deschodt, directeur commercial du port.
Mais les chiffres 2017 s’en ressentent, même si Maria n’a impacté le bilan annuel que pour le dernier trimestre de l’année. Le port a ainsi importé 286 000 t de bananes contre 318 000 t en 2016 (-10 %), les apports de Martinique chutant de 30 % et ceux de Guadeloupe de 80 %. « Le manque de bananes des Antilles a été compensé par de nouvelles provenances dont la Colombie et la Côte ,d’Ivoire, cette dernière origine passant de 37 000 à 52 000 t de 2016 à 2017 », explique Stéphane Questroey, chef du département marketing et transport à Dunkerque Port. Celui-ci vient aussi de démarrer l’importation de bananes du Costa Rica depuis la semaine 3. Les premières bananes des Antilles ne devant arriver qu’en mai prochain, ce manque de marchandises impactera de nouveau les trafics 2018 du premier port français d’importation de fruits en conteneurs.
En ce qui concerne les autres fruits, si ananas, melons et noix de coco (notamment en provenance d’Afrique de l’Ouest) se maintiennent d’une année à l’autre, les agrumes chutent fortement passant de 48 000 à 10 000 t. Quant aux tomates et oignons, les trafics passent de 90 000 à 36 000 t. Depuis l’embargo russe, en effet, les transbordements d’agrumes et de légumes en provenance d’Afrique et réexpédiés vers la Russie ont disparu. « Aujourd’hui, l’une des priorités du port de Dunkerque consiste à rapatrier les flux destinés à l’Hexagone et débarqués à Anvers et Rotterdam à l’image des oranges du Brésil ou des ananas d’Équateur », conclut Daniel Deschodt