Distribution : quel approvisionnement fruits et légumes pour la nouvelle enseigne Toujust ?
FLD s’est entretenu avec Fabrice Gerber, fondateur de la nouvelle enseigne Toujust, à l’occasion du salon Sirha de Lyon. Il explique sa philosophie en matière d’approvisionnement en fruits et légumes.
FLD s’est entretenu avec Fabrice Gerber, fondateur de la nouvelle enseigne Toujust, à l’occasion du salon Sirha de Lyon. Il explique sa philosophie en matière d’approvisionnement en fruits et légumes.
L’arrivée d’un nouveau nom dans le panorama de la distribution française n’est pas un événement si courant que cela. Le lancement de Toujust, une chaîne de supermarchés collaborative misant sur des prix bas et une distribution en circuit court, a fait le buzz. Les magasins proposeront un assortiment de plus de 7 000 références avec 80% d'articles alimentaires, dont 45% de frais. Ces derniers seront à 70% made in France. Le premier doit ouvrir à Alès (Gard) le 1er mars.
Qu’en-t-il pour les fruits et légumes ? Fabrice Gerber, fondateur de Toujust et Pdg de Tazita Holding, était présent sur le salon Sihra qui s’est déroulé à Lyon entre le 19 et le 23 janvier dernier : « Les fruits et légumes sont certainement les plus faciles à mettre en œuvre par rapport à notre proposition car nous avons la chance en France d’avoir d’importants et très diversifiés bassins de production. Notre offre en fruits et légumes sera de proximité et naturel. Nous tablons sur une offre de 80 articles de saison. Pas de melon ou de fraise en hiver donc. Un approvisionnement à 90% en local est tout à fait réalisable » explique-t-il.
Un supermarché collaboratif, qu’est-ce que c’est ?
Pour son développement, l’enseigne a adopté un modèle innovant : les fournisseurs entrent au capital d’entrer au capital de la société Tazita Holding, qui encadre les magasins. En contrepartie d’une prise de participation de 25%, regroupée dans une structure idoine, ceux-ci, proposeront leurs meilleurs prix. Leur statut d’associé ferrait qu’ils n’auraient pas intérêt à trop tirer ceux-ci vers le bas . Toujust compte ainsi proposer des prix jusqu’à 5% à 10% moins chers que ses concurrents directs. Une centaine de fournisseurs actionnaires auraient déjà rejoint la structure.
Le fondateur de Toujust (qui est passé auparavant par E.Leclerc, Aldi et Système U) se positionne aussi sur un positionnement prix discount avec 70% de produits en marques blanches (produits génériques). « Nous réfléchissons en unité de besoin pour répondre au pouvoir d’achat et à la consommation régionale de fruits et légumes là où seront installés les magasins, détaille Fabrice Gerber, Cela suppose de revoir la politique de choix. Proposer des fruits pas totalement parfaits n’est pas un mal. De même, le magasin d’Alès proposera une offre en fraîche découpe grâce à un accord avec MG Distribution »
L’offre est une chose, convaincre le consommateur en est une autre. « Clairement, il faut réapprendre au consommateur ce qu’est un fruit ou un légume. A Alès, nous pensons d’ailleurs à développer un atelier cuisine. Toujust s’appuie aussi sur son personnel – une quinzaine de personnes par magasin- pour proposer à la dégustation les produits. Communiquer sur le goût et la qualité des produits permet ensuite d’expliquer le prix pratiqué » explique Fabrice Gerber.
Reste désormais à convaincre les producteurs de fruits et légumes en termes de volumes. « Nous voulons retrouver une relation gagnant-gagnant avec le producteur, plaide le fondateur de Toujust. Notre environnement professionnel est basé sur la confiance sans système de remises ou de pénalités, et sans pression concurrentielle car une référence égale une entreprise. C’est une façon de leur rendre la place qu’ils méritent tout en valorisant leurs savoir-faire essentiels ».
50 magasins en 2023 et un site btob
Après son premier point de vente, Toujust devrait poursuivre une politique forte d’ouverture : neuf autres magasins sont prévus sur le premier : Moneteau (Yonne), Cambrai (Nord), Lempdes (Puy-de-Dôme), Lens (Pas-de-Calais), Montauban (Tarn-et-Garonne), Terrasson (Dordogne), Saint Quentin (Aisne), Saint Maur (Indre) et Arbent-Oyonnax (Ain). L’enseigne vise les villes entre 8 000 et 12 000 habitants. A la fin de l’année, l’objectif est d’atteindre 50 points de vente d’environ 1.000 m². A plus long terme, d’ici quatre à cinq ans, le distributeur vise 310 points de vente sur l’ensemble du territoire. En parallèle, sera lancée le 1er Mars la marketplace Tazita.fr, à destination des professionnels de la restauration et de l’hôtellerie.