Cerise : une campagne 2020 atypique
La campagne 2020 cerise a été atypique, comme a témoigné en juillet la directrice de l’AOP Cerises de France Alexandra Lacoste, à l’occasion de la journée organisée par le Domaine expérimental La Tapy et le CTIFL, à Carpentras-Serres (Vaucluse). La campagne a démarré avec le déconfinement, le 11 mai, « avec une nette précocité et des prix soutenus », explique Alexandra Lacoste. Mais c’est surtout l’incertitude qui régnait alors. « La distribution avançait à vue, ne sachant trop quel allait être le comportement du consommateur », poursuit-elle. En début de campagne, les opérateurs ont proposé plus de produits pré-emballés, qui avaient été plébiscités pendant le confinement. « Au fil des jours, les achats en vrac ont repris, même si les volumes en barquettes ont sensiblement augmenté cette saison. »
Le calendrier concentré sur juin et juillet
Si les débuts ont été prometteurs pour les origines précoces, la suite a été bien plus bousculée, avec deux semaines « catastrophiques », entre le 8 et le 20 juin. « Nous avons eu de façon simultanée une très forte augmentation de l’offre avec l’arrivée des zones tardives, et des conditions météorologiques médiocres qui n’ont pas facilité la vente », se rappelle la directrice. A la suite de ces deux semaines et des promotions qui ont permis d’assainir marché et stocks, les prix sont restés très bas. Une tendance qui s’affirme d’année en année est la concentration du calendrier sur juin et juillet. Une conséquence de la pression liée à Drosophila suzukii : « Les producteurs ne peuvent plus se permettre de retarder les récoltes : ils prennent de moins en moins de risques et enclenchent les cueillettes dès qu’ils le peuvent », analyse Alexandra Lacoste.
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