Contre la punaise diabolique, « des premières introductions d’un parasitoïde seront réalisées cette année »
Alexandre Bout, chercheur Inrae/Institut Sophia Agrobiotech, spécialiste de la lutte biologique, fait le point sur les projets de lutte biologique en cours contre la punaise diabolique. [Propos recueillis par Pauline De Deus]
Alexandre Bout, chercheur Inrae/Institut Sophia Agrobiotech, spécialiste de la lutte biologique, fait le point sur les projets de lutte biologique en cours contre la punaise diabolique. [Propos recueillis par Pauline De Deus]
« Nous avons obtenu récemment une autorisation d’introduction sur le territoire national de Trissolcus japonicus, candidat pour la lutte biologique contre la punaise diabolique. Toutefois, il s’agit de chantiers assez lourds, il faut connaître les parcelles en amont, effectuer un suivi… Cette année, des premières introductions seront réalisées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Pour la suite, il nous faudra trouver des financements pour pouvoir augmenter la densité des lâchers et aller sur davantage de parcelles, partout sur le territoire. Peut-être dès l’année prochaine ou en 2026. Mais je pense que cela ne sera pas suffisant… Il faudra certainement se diriger vers une lutte biologique par augmentation, c’est-à-dire des introductions répétées et plus massives de ces parasitoïdes.
On a donc avancé sur la constitution d’un pilote de production qui puisse avoir la capacité de proposer ces auxiliaires aux arboriculteurs. Pour l’instant, c’est la filière noisette, avec laquelle on travaille sur ce sujet, qui a décidé de se structurer pour produire des Trissolcus japonicus à titre commercial. Dans le cadre du projet Ripposte mené avec l’ANPN (Association nationale des producteurs de noisettes), nous avons également inventorié la diversité des parasitoïdes présents en France. Lors de ce travail, nous avons trouvé une autre guêpe : Trissolcus mitsukurii. C’est également un parasitoïde exotique venu d’Asie et prédateur d’Halyomorpha, dont l’introduction a été fortuite. On suit cette espèce également pour voir si elle s’acclimate et pour mieux connaître sa biologie, car elle a été moins étudiée que Trissolcus japonicus. À court ou moyen terme, elle pourrait être une arme en plus contre Halyomorpha. »