« La fertilisation du sol pour optimiser la production de prunes bio »
Témoignage de Christine Beasse, Pôle agroécologie d'Invenio
« Pour optimiser la production de prunes en AB, l’équipe agroécologie d’Invenio a mis en place un essai de fertilisation permettant de comparer plusieurs conduites : apport de fertilisant sous forme de compost ou bien de fientes, dose simple ou augmentée de 50 %, travail du sol sur le rang ou non, semis d’un engrais vert à base de légumineuses ou non. Dans cet essai réalisé dans un verger situé sur le terroir du pays de Serres en Lot-et-Garonne, un suivi de ce qui se passe dans le sol est réalisé parallèlement aux mesures de rendement. Ainsi, la teneur en azote du sol est mesurée au cours du temps dans les horizons 0 à 30 cm et 30 à 60 cm et l’activité biologique du sol est évaluée dans les 15 premiers cm. Pour les couches plus profondes, une fosse pédologique réalisée avec l’aide d’un expert, M. Fribourg, a permis d’observer que plusieurs couches de sol se superposent (de bas en haut) : la roche mère calcaire au fond de la fosse à 2 m ; la présence d’une couche bleue signe de présence de cuivre en bas du profil ; une couche sableuse de -2 m à -60 cm, avec présence de fer et de manganèse ; une couche très argileuse et très compacte de -60 à -32 cm, portant des traces d’asphyxie qui peut poser problème au prunier ; une couche superficielle contenant de la matière organique insuffisamment évoluée.
Les observations montrent que l’ensemble du profil était colonisé par de petites racines aptes à puiser l’eau et les éléments minéraux. Les racines d’ancrage étant situées dans les 30 premiers cm. Les conseils par rapport à un tel profil de sol sont d’utiliser un outil scarificateur afin d’aérer la couche superficielle du sol et de favoriser la dégradation de la matière organique, d’implanter des couverts végétaux dont les racines devraient permettre d’aérer la couche argileuse et compacte et d’apporter de la matière organique sous forme de compost afin d’acidifier le sol. Cette expérimentation devrait apporter des réponses concernant l’action du type de fertilisation sur plusieurs paramètres de qualité du sol mais aussi travailler à la définition d’indicateurs simples et fiables de fertilité du sol que les producteurs pourront utiliser eux-mêmes pour faire un diagnostic dans leurs parcelles. »