Cerise : observer le feuillage pour surveiller la cylindrosporiose
Si en 2019 la cylindrosporiose a été moins présente dans les vergers, en raison de conditions climatiques remarquables par leur sécheresse, l’année 2018, au contraire très propice, a donné des sueurs froides aux arboriculteurs, tant les vergers étaient atteints, en particulier les variétés sensibles du cerisier.
Si en 2019 la cylindrosporiose a été moins présente dans les vergers, en raison de conditions climatiques remarquables par leur sécheresse, l’année 2018, au contraire très propice, a donné des sueurs froides aux arboriculteurs, tant les vergers étaient atteints, en particulier les variétés sensibles du cerisier.
La cylindrosporiose, ou anthracnose du cerisier, est une maladie cryptogamique due au champignon Cylindrosporium padi. Cette maladie peut entraîner la chute prématurée des feuilles, au printemps et en été. Quant aux dégâts, ils sont particulièrement dommageables sur jeunes arbres, plus que sur arbres adultes. Pour reconnaître la présence de cette maladie, il suffit d’avoir un œil attentif sur les feuilles. Sur leur face supérieure, elles présentent en général des petites taches violacées arrondies, qui peuvent se rejoindre pour former des plages entre les nervures. Heureusement, aucune perforation n’est liée à la maladie. Sur leur face inférieure, les feuilles présentent des taches de couleur brune et des fructifications du champignon, sous la forme de petits amas blancs ou légèrement rosés (par temps humide).
Des défoliations répétées
La maladie entraîne tout d’abord un jaunissement ou rougissement des feuilles, qui deviennent ensuite cassantes avant de tomber prématurément. Avec le temps, ces défoliations répétées vont affaiblir l’arbre et provoquer une sensibilité aux gels hivernaux, un mauvais aoûtement des rameaux, une diminution du taux de nouaison et du calibre des fruits, voire, dans les cas extrêmes, un dépérissement branche par branche. « La difficulté de cette maladie, et 2018 nous l’a douloureusement rappelé, est qu’il faut surveiller deux contaminations », explique Florence Fevrier, du CTIFL. L’infection primaire intervient après que le champignon a passé l’hiver dans les feuilles tombées au sol. Les pluies printanières vont alors libérer les spores, qui vont germer puis infester de jeunes feuilles par les stomates. Les premières taches interviennent en général 10 à 15 jours plus tard et les premiers symptômes sont visibles vers la mi-mai. L’infection secondaire intervient avec les pluies et se traduit par le développement de fructifications blanches sur les feuilles infestées et entraîne la dispersion des spores. Cela facilite alors la contamination et la propagation de la maladie jusqu’à fin août.
Attention renforcée dès le printemps
La lutte contre la maladie s’articule autour de deux grands principes. Tout d’abord, la lutte prophylactique consiste à mettre en place des actions visant à limiter l’humidité dans la parcelle : aération des arbres par la taille, mise en place de systèmes d’irrigation localisée… Ensuite, la lutte passe par les interventions phytosanitaires, avant et après récolte. Avant la récolte, en cas de pression forte, une protection précoce est recommandée, deux à trois semaines après floraison. En cas de pression modérée, la couverture de la cylindrosporiose est assurée par la protection contre le monilia. Après récolte et en cas de conditions favorables, le contrôle des contaminations secondaires est possible en appliquant une protection sur le feuillage.
Les conditions favorables à la cylindrosporiose
Maladie cryptogamique, la cylindrosporiose est favorisée par :
- des températures douces, comprises entre 16°C et 20°C
- l’utilisation de variétés plus ou moins sensibles