Aller au contenu principal

Cerise et Drosophila suzukii : « j’ai confiance en la science et en l’avenir », affirme René Reynard

La cerise des Coteaux du Ventoux IGP vient de lancer sa campagne 2024. Si son démarrage n’est pas à la hauteur des attentes, René Reynard, président de l'OJD Fruiventoux reste optimiste pour l’avenir, lequel se profile, selon lui, riche en innovations synonymes de hausses de productivité et de rentabilité.

 

Cerises du Ventoux sur arbre
Concernant la cerise, René Reynard se dit confiant pour l'avenir et incite à planter maintenant pour récolter les fruits de la science dans 5 à 7 ans.
© Fruitventoux

FLD : Comment débute la campagne cerises des Coteaux du Ventoux IGP cette année ?

René Reynard : Ça ne démarre pas comme on l’aurait souhaité. Avec le temps froid et humide, les cerises tombent avant qu’on ne les récolte. Dans certains vergers, il y a eu beaucoup de pluie et nous avons des problèmes de fruits qui se fendent. Notre potentiel maximum est de 3 000 tonnes de cerises du Ventoux, mais cette année encore, nous ne l’atteindront surement pas. Cela fait 3 ans que nous avons des problèmes avec la météo. Ce n’est pas forcément le dérèglement climatique, c’est une période comme ça, nous en avons déjà connu d’autres. C’est un mauvais démarrage, mais si le temps s’assèche, nous devrions quand même proposer des fruits de qualité.

 

« Un potentiel de production de cerises en hausse d’ici 2025 »

FLD : Quid des autres difficultés récurrentes pour la production de cerises ? 

R. R. : Notre autre problème récurrent, c’est la mouche de la cerise, la Drosophile, qui nous occasionne des pertes considérables. Nous n’avons pas beaucoup de moyens de lutte, malgré une dérogation annuelle pour certains produits phytosanitaires. Beaucoup de producteurs abandonnent et arrachent leurs arbres. Moi je dis qu’il faut avoir confiance en l’avenir et la science et que c’est maintenant qu’il faut planter. D’ici 2025, nous aurons de nouvelles solutions et un potentiel de production en nette hausse.

 

« C’est maintenant qu’il faut planter pour récolter le fruit de l’innovation dans 5 à 7 ans ! »

FLD : Quelles solutions se profilent pour lutter contre les ravageurs ?

R. R. : Nous travaillons sur plusieurs types de moyens. Des moyens physiques comme des filets de protection, mais cela représente un coût élevé pour les producteurs. Nous recherchons également des moyens chimiques avec de nouvelles molécules moins dangereuses et plus efficaces. Si on ajoute à cela la recherche variétale qui avance notamment à l’Inrae Nouvelle-Aquitaine Bordeaux qui teste actuellement des variétés de cerisiers plus résistantes au manque de froid l’hiver quand l’arbre en a besoin, qui produisent des fleurs moins fragiles, des fruits qui n’éclatent pas et restent fermes pour supporter le transport, alors tous les espoirs sont permis.

Il y a même des recherches pour avoir des cerises à queues plus longues, à fruits plus gros de façon à optimiser le temps des cueillettes ! C’est donc maintenant qu’il faut planter pour profiter de ces innovations dans 5 à 7 ans, quand les nouveaux vergers seront prêts à donner leurs premiers fruits.

Lire aussi : Drosophila suzukii : quatre produits en dérogation pour protéger les cerisiers

FLD : Des innovations pour 2024 en matière d’emballages pour la cerise du Ventoux ?

R. R. : Cette année, nous commercialisons nos cerises en cartons de 5 kg, comme les années précédentes et en barquettes plastique de 500 et 700 grammes. La nouveauté, c’est que ces barquettes sont recyclables et contiennent 20 % de plastique POP (Prevented Ocean Plastic) de Veripack, un plastique réalisé à partir de bouteilles récupérées dans les fleuves et les cours d’eau en Asie. Cette action vise à rémunérer des personnes pour récupérer les bouteilles en plastique, assainir les cours d’eau et les océans tout en fournissant un petit emploi. Ces bouteilles sont ensuite transformées en copeaux et réutilisées dans le monde, comme pour nos barquettes de cerises, et de raisin aussi. C’est une action socio-écologique forte à laquelle nous avons décidé de participer cette année.

Les plus lus

des boîtes de conserve sur une ligne dans une usine de légumes en conserve
Quel est le seul légume en conserve qui a observé une croissance des ventes en 2024 ?

L’Unilet, l’interprofession française des légumes en conserve et surgelés, vient de publier les chiffres 2024. Après une année…

fruitier sous gel après aspersion
« Un agriculteur averti est un agriculteur mieux protégé » : face au gel, Serge Zaka lance son outil gratuit de cartographie des risques de perte de rendement

Le médiatique docteur en agro climatologie a annoncé sur les réseaux le lancement de cet outil gratuit, indépendant et ouvert…

Haricots verts destinés à la surgélation dans une usine Gelagri.
Légumes surgelés en Bretagne : pourquoi Gelagri (Eureden) et Greenyard se rapprochent ?

Gelagri Bretagne et Greenyard Frozen France ont annoncé le 27 mars être entrés en négociation exclusive en vue d’un…

récolte de clémentines de Corse, manuelle
Changement climatique : pourquoi le CGAEER estime que la relocalisation en fruits et légumes en France sera limitée ?

Un rapport du CGAAER s’est intéressé au potentiel de la France en fruits et légumes dans un contexte de changement climatique…

communication du ministère de l'Agriculture et de la Forêt de Turquie sur les gelées tardives d'avril 2025
Turquie : gel tardif et chutes de neige déciment les vergers de fruits à noyau et les vignes

Dans certaines régions, les températures ont chuté à -15°C. Les abricotiers, les cerisiers, les pruniers, les pêchers, les…

Deux turions d'asperge verte
Pourquoi produire de l’asperge verte en France est un enjeu autant qu’un challenge ?

L’asperge verte pousse la dynamique de la consommation en France, notamment auprès des plus jeunes. Mieux valorisée que la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes