Carotte : quels sont les trois principaux nématodes ravageurs de la culture
Plus de 90 espèces de nématodes ont été répertoriées sur culture de carotte. Mais trois d'entre elles sont à l'origine de la majorité des dégâts en France.
Plus de 90 espèces de nématodes ont été répertoriées sur culture de carotte. Mais trois d'entre elles sont à l'origine de la majorité des dégâts en France.
1/ Heterodera carotae
La présence de Heterodera carotae se manifeste par des foyers de végétation faible et irrégulière : feuillage plus court, jaunissement et rougissements fréquents, flétrissement notamment en sols drainants. À l’arrachage, on peut observer directement à l’œil nu les femelles blanches et les kystes sur les racines. Après la pénétration du second stade larvaire (L2) dans la racine, on observe un chevelu de racines secondaires. La tubérisation est perturbée, donnant des carottes en bouchon ou fourchues. Plusieurs générations se développent en même temps au cours de la campagne. Sur les carottes primeur semées en automne-hiver, le développement des nématodes est lent avec un seul cycle. Sur les semis de mai-juin, deux voire trois générations peuvent se développer selon la date d’arrachage.
2/ Meloidogynes spp
Les Meloidogynes spp ou nématodes à galles comptent plusieurs espèces : Meloidogynes incognita, M. arenaria, M. javanica, M. halpa, M. chitwoodi, M. fallax. Les symptômes sur feuillage sont identiques aux nématodes à kystes. Sur la racine, M. incognita, M. arenaria, M. javanica provoquent de grosses galles sur le pivot et sur les racines secondaires. Celles de Meloidogynes halpa restent plus petites. Les œufs se conservent dans le sol sous forme d’agrégats gélatineux. La larve L2 pénètre dans la racine induisant des cellules géantes où les larves de s’alimentent pour réaliser leur cycle. Les femelles sont globuleuses et peuvent pondre 500 à 1 000 œufs. Mais la parthénogénèse est aussi généralisée. La vitesse de développement s’accroît avec la température et est optimum entre 15 et 25 °C selon les espèces.
3/ Pratylenchus
Le genre Pratylenchus se compose de plus de 70 espèces difficiles à identifier d’autant qu’elles cohabitent. Plusieurs se développent sur la carotte, notamment P. crenatus et P. penetrans, qui provoquent des arrêts de croissance ainsi que de nombreuses racines secondaires, carottes fourchues et/ou courtes. Les Pratylenchus sont des endoparasites migrateurs. Déjà présents dans le sol, tous les stades sont infectieux. Le cycle varie de 20 à 90 jours selon l’espèce et la température. Les sols légers et chauds sont favorables à leur développement. Les précédents culturaux, maïs et haricot notamment, favorisent leur présence. La rotation est déterminante pour limiter les populations. Un pH inférieur à 6,6 entraîne le déclin des populations.