Hauts-de-France
Bilan 2016 : trou d’air pour les fruits à Dunkerque Port
Le trafic des f&l sous température dirigée dans le port de Dunkerque baisse dangereusement depuis deux ans.
Le trafic des f&l sous température dirigée dans le port de Dunkerque baisse dangereusement depuis deux ans.
Après son record quasi historique de 706 000 t en 2014, le trafic fruits et légumes sous température dirigée est tombé à 500 000 t en 2016 (après être passé à 610 000 t en 2015). Les chiffres annuels ont été présentés le 12 janvier par les autorités portuaires dunkerquoises qui affichent pourtant toujours leur position de « premier port français d’importation des fruits en conteneurs ».
À quoi peut-on attribuer un tel trou d’air ? Une baisse dans la consommation française ? Des détournements de trafic au profit d’Anvers ? À un embargo russe qui interdit le déchargement de cargaisons à Dunkerque et la réexpédition vers Saint-Pétersbourg depuis plusieurs années ? Ou à des priorités industrielles affichées sur des dossiers plus stratégiques ? Peut-être un peu tout cela à la fois.
En 2016, le port a dû faire face à l’arrêt pour maintenance du haut-fourneau n° 4 d’ArcelorMittal, la fermeture définitive de la raffinerie Total, les travaux d’extension de la zone logistique, le retard dans le démarrage du terminal méthanier et trois grosses implantations dans un système éco-industrielle qui devrait faire la fierté du port dans les années futures. Les priorités se seraient-elles détournées des fruits et légumes ? Même la filière bananes de Martinique-Guadeloupe (UGPBAN), et plus gros client du port, présente des trafics passés de 289 000 t à 260 000 t ! Seules hausses remarquées dans les bananes : les trafics en provenance de la République Dominicaine et de la Côte d’Ivoire, passant respectivement de 3 000 à 10 000 t et de 22 000 à 40 000 t. Quant au trafic des bananes en provenance du Cameroun, il est passé de 12 000 t à 0 t ! Les agrumes passent de 115 000 t à 46 000 t, les pommes de terre de 30 000 t à 25 000 t. Les autres fruits s’établissent à 15 000 t et les autres légumes à 90 000 t.
Pourtant le port a mené une mission en janvier 2016 en Amérique latine (Antilles, Floride, Costa-Rica et Colombie) qu’il doit renouveler sur le Pérou, la Colombie, le Panama et l’Équateur dans les prochaines semaines. Des démarches en Amérique latine qui devraient finir par payer…
Le trafic général du port est en légère hausse en 2016 (+0,3 %). Celui des f&l baisse.