Agrumes : l’Espagne, toujours un acteur de premier plan malgré une récolte la plus basse de la décennie
Les conditions météorologiques ont entraîné une récolte d’agrumes très faible, selon la note du ministère espagnol de l’Agriculture, qui analyse aussi les échanges commerciaux sur la période de septembre à avril.
Les conditions météorologiques ont entraîné une récolte d’agrumes très faible, selon la note du ministère espagnol de l’Agriculture, qui analyse aussi les échanges commerciaux sur la période de septembre à avril.
Dans sa note du 3 juillet, le ministère espagnol de l’Agriculture analyse la campagne d’agrumes 2023-2024 en Espagne, la plus faible récolte depuis 11 ans !
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Les conditions météorologiques « défavorables et extrêmes » dans les zones de production espagnoles d’agrumes, depuis la floraison et la nouaison (précipitations excessives) et pendant la croissance (températures très élevées, absence de précipitations et irrigation limitée) ont entraîné une récolte de seulement 5,73 millions de tonnes (chiffres encore prévisionnels).
Malgré cette baisse de production, l'Espagne reste le premier producteur d'agrumes de l'UE et le 6e mondial.
L’orange, l’agrume espagnol le plus en retrait, et des records en citron et pomelo
- L'orange est l'agrume qui a le plus souffert de ces conditions météorologiques défavorables, avec une réduction significative de la production, à 2,5 millions de tonnes, soit -10,6 % par rapport à l'année dernière et -24,2 % (-843 630 tonnes !) que la moyenne des cinq saisons précédentes.
- La production des petits agrumes est inférieure de -15 % à celle des 5 saisons précédentes.
- Pour le citron et le pomelo en revanche, les estimations tablent sur des récoltes record : 1 167 658 tonnes (+29,7 % sur un an ; +13,2 % sur 5 ans) pour le citron et 84 753 tonnes (+15,3 % sur un an ; +10,3 % sur 5 ans) pour le pomelo.
(Tous les chiffres sont encore prévisionnels)
En Andalousie, l’impact de la sécheresse de l’année précédente et la limitation de l’irrigation ont affecté notablement les rendements. La production d’oranges y est réduite de -29 % par rapport à la moyenne sur 5 ans, ce qui conduit la région de Valencia à passer premier producteur au niveau national. La production d’oranges et de mandarines dans cette Région y est toutefois aussi en retrait de -21 % comparé à la moyenne quinquennale. La région de Murcia augmenterait sa production globale d’agrumes de +6 %, tirée par celle de citrons et de pomelos.
Le solde commercial de l’Espagne reste très positif
Côté commerce, bien que la tendance en volume des exportations espagnoles d’agrumes soit à la baisse en volume, c’est une hausse en valeur : de septembre 2023 à avril 2024, les exportations s’élèvent à 2,34 millions de tonnes (-3 % sur un an et -17,8 % sur cinq ans) et à 2,66 milliards d’euros (+1,58 % sur un an et +2,62 % sur 5 ans).
« Les exportations sont affectées par la baisse de la récolte, par la baisse de la demande due aux températures douces enregistrées dans les pays importateurs, et par la perturbation des flux commerciaux en provenance d'autres pays concurrents aggravée par la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza, analyse le ministère de l’Agriculture espagnol. Toutefois, il convient de souligner la meilleure performance des citrons, dont le volume a augmenté de +2,8 % par rapport à la saison précédente et dont la baisse a été moins importante que la moyenne, et le pomelo, dont les exportations ont augmenté de 5% par rapport à la moyenne. »
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L'UE représente 84,5 % des exportations de l'UE, un chiffre qui s'élève à 93,3 % si l'on inclut le Royaume-Uni. Les envois vers l’UE ont diminué de -18 % comparé à la moyenne quinquennale – seul le Portugal a augmenté de +24%- et les envois vers les pays tiers de -15 %.
Le solde commercial du pays reste très positif, à 2,5 milliards d’euros.
La consommation d'agrumes des ménages en Espagne connaît une tendance à la baisse depuis les dernières campagnes. Sur la période considérée (septembre 2023 à avril 2024), la consommation a de nouveau chuté : -7,5 % par rapport à la même période de l'année précédente et -21 % par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. A 680 182 tonnes, c’est le niveau le plus bas depuis 10 ans.