Abricot : un calendrier variétal pour les bio
Suite à une enquête auprès de producteurs d’abricots en agriculture biologique, le Ctifl propose un calendrier variétal adapté à ce mode production.
Suite à une enquête auprès de producteurs d’abricots en agriculture biologique, le Ctifl propose un calendrier variétal adapté à ce mode production.
A contre-courant de la tendance actuelle, les surfaces d’abricotiers en agriculture biologique diminuent. La sensibilité variétale aux monilioses et la baisse de productivité de certaines variétés non adaptées à la conduite bio en sont les causes principales. Pour aider les producteurs à faire leurs choix, le Ctifl propose un calendrier de 35 variétés de maturité s’étalant de fin mai à début septembre. « Il a été constitué à partir d’une enquête conduite depuis 2015 et régulièrement actualisé auprès d’une cinquantaine de producteurs bio des quatre principaux bassins de production et de quatre distributeurs », explique Muriel Millan, Ctifl. Chaque producteur a donné son avis sur les variétés qu’il a planté en notant leur vigueur, leur productivité, le calibre de leurs fruits, leur qualité gustative, leur sensibilité aux bioagresseurs, les pertes en verger et en post-récolte. Parmi les 52 variétés citées, seules les variétés avec une bonne qualité gustative, une tolérance aux bioagresseurs, de bons rendements et une bonne conservation post-récolte ont été retenues. Vingt regroupent ces critères et ont été validées par les expérimentateurs du Ctifl, de la Sefra et de SudExpé Saint Gilles. « Certaines sont recommandées par tous : producteurs, distributeurs et experts, ajoute l’ingénieure. D’autres ont des avis partagés mais sont dignes d’intérêt selon les experts ». Certaines de ces variétés ne sont conseillées que dans certains bassins de productions comme Royal Roussillon pour les Pyrénées-Orientales. A ces 20 variétés validées en verger, s’ajoutent 15 variétés choisies parmi les 50 plantées en verger d’évaluation variétale bio en 2015, 2016 et 2017 au Ctifl de Balandran, à la Sefra (Drôme), à Sudexpé Saint Gilles et à la Centrex. La qualité gustative remarquable de certaines variétés est indiquée, tout comme leur recommandation de distribution en circuit court et en industrie.
Calendrier variétal d'abricots pour l'agriculture biologique proposé par le Ctifl et le réseau d'expérimentation.
Une fiche par variété
Pour chacune de ces variétés, une fiche récapitule l’autofertilité, l’époque de floraison, les besoins en éclaircissage, la vigueur, le rendement de ses arbres ainsi que le calibre, la qualité gustative et la tenue de ses fruits. Aux variétés déjà en production s’ajoutent les tolérances à l’ECA, au monilia sur fleurs et les recommandations des producteurs et des distributeurs enquêtés. Ce calendrier et ces fiches vont être mis en ligne sur le site du Ctifl avec des mises à jour intégrant la poursuite des suivis chez les producteurs. « L’objectif est de remettre le producteur au cœur de la sélection variétale bio, en intégrant leurs avis et leurs propositions », conclut Muriel Millan.
« Avis de producteurs » continue…
Cette évaluation participative va continuer jusqu’en fin 2020 dans le cadre d’un nouveau projet FAN de BiO sur abricot et pêche bio en Occitanie piloté par le Ctifl et en partenariat avec SudExpé Saint Gilles, la Centrex, le Civam bio 66, les Chambres du Gard et des PO et l’INRA de Gotheron. « L’objectif est de proposer des solutions techniques aux producteurs bio de la région Occitanie pour fiabiliser et accroître la production », expose Muriel Millan. Une des actions consiste à enquêter les producteurs sur les variétés qu’ils ont plantées et leurs recommandations. Y sera aussi intégrée une enquête auprès de l’aval pour connaître leurs attentes. Pour conforter ce travail, un réseau d’évaluation variétale en bio est aussi mis en place. Deux autres axes de travail se focaliseront sur les monilioses pour mieux connaître leur biologie et les conditions les favorisant. « Enfin, un autre volet testera des solutions innovantes ou de rupture : comme des panneaux solaires en couverture de verger, des produits alternatifs, des pulvérisateurs à vide ou des Frostbuster… », conclut l’expérimentatrice.