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« Financer du matériel ne sera jamais un bien pour l’agriculteur », selon le président des ETA

Philippe Largeau, président de la fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT), milite pour le développement des aides à l’usage en substitution des aides à l’acquisition de matériel agricole et demande des mesures pour les ETA après une année 2024 très difficile.

Martine Perin, secrétaire général, Philippe Largeau, président et Frédéric Jan, vice-président délégué de la FNEDT.
De droite à gauche : Martine Perin, secrétaire général, Philippe Largeau, président et Frédéric Jan, vice-président délégué de la FNEDT.
© Nathalie Marchand

« L’Etat débloque des sommes d’argent pour le financement du matériel agricole. Cette somme est distribuée avec des chèques en blanc pour acheter du matériel sans obligation d’avoir un retour sur investissement, de manière inéquitable (seulement aux exploitants agricoles et aux Cuma) », déplore Philippe Largeau, président de la fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) qui représente les entreprises de travaux agricoles (ETA) et entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers (ETARF), ce 10 décembre au matin à l’occasion de sa conférence de presse. « Nous on n’est jamais éligibles », reproche-t-il.

Relire : Entreprises de travaux agricoles : un risque de faillite en cascade lié aux intempéries, selon la FNEDT

« Ca ne change en rien le bilan d’un exploitant agricole »

Philippe Largeau l’affirme : pour lui, « financer du matériel ne sera jamais un bien pour l’agriculteur au final ». « Cela ne change en rien le bilan d’un exploitant agricole ! Cela peut bénéficier aux constructeurs, parfois pour du matériel étranger, et aux banques », déclare le président de la FNEDT devant la presse, tout en rappelant que « la France est le pays où les charges de mécanisation sont les plus élevées ».

« On connait l’amour pour le machinisme agricole en France. Mais 2024 va laisser beaucoup de traces et le monde change : plus ça va plus on externalise les travaux, les ETA sont une force de solution, une force de désendettement des exploitations, et peuvent constituer une rampe de lancement à l’installation », défend-il.

Lire aussi : Avec 18 milliards d’euros de frais, « la mécanisation agricole marche sur la tête » selon la FNCuma

Demande d’aides à l’usage du matériel

La FNEDT milite ainsi pour que ces subventions à l’achat de machines agricoles soient remplacées par des aides à l’usage du matériel. Frédéric Jan, vice-président délégué de la FNEDT, cite l’exemple des aides à l’arrache viticole et de l’aide à l’implantation de couverts végétaux mise en place par l’Agence de l’eau en Bretagne, qui se déduit de la facture à l’agriculteur.

Lire aussi : Surcoûts liés aux intempéries : De la casse dans les entreprises de travaux agricoles

Une année 2024 « sans précédent » pour les ETA

Les ETA rappellent aussi avoir vécu, en 2024, « une année sans précédent » ayant combiné « intempéries » et « complexités administratives et réglementaires ». « L’économie des exploitations agricoles fragilisées par la baisse des rendements et les cours des céréales très bas a impacté directement les ETA, « avec des baisses de chiffres d’affaires » et des « problématiques d’encours »», souligne Philippe Largeau. « La situation de fragilité du monde agricole s’est décalée sur nos ETA et ETARF », poursuit-il.

La FNEDT souligne avoir alerté depuis des mois le ministère de l’Agriculture mais se désespère de devoir recommencer avec un nouveau ministre de l’Agriculture. 

Lire aussi : Entreprises de travaux agricoles : pourquoi le moral des patrons d’ETA est en berne ?

Quelles mesures demandées par les FNEDT ?

Face à « des saisons et une pluviométrie erratiques », les ETA insistent sur la mise en œuvre par les préfets des calendriers réglementaires pour leurs activités (épandages, couverts végétaux, taille des haies) pour les adapter aux réalités, et dans le respect de la biodiversité et des sols.

La FNEDT demande aussi au nom de l’équité l’extension de l’exonération TODE aux ETA ou encore la possibilité de pouvoir construire en zone agricole comme les Cuma. « Aujourd’hui nous dépendons des Chambres de commerce, construire ou étendre nos bâtiments en zone agricole est quasi impossible pour nous. Or on a notre place dans le monde agricole. Moins on fait de route mieux c’est ! » souligne Frédéric Jan.

Lire aussi : ETA - TP Girault - « Nous avons investi dans une ensileuse à trémie Racine pour sauver le maïs ensilage dans les parcelles détrempées »

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