Fertilisation azotée : « L’utilisation d’Appi’N se traduit par un décalage des dates d’apports »
Elie Manceaux, agriculteur à Alland’huy-et-Sausseuil dans les Ardennes, teste le pilotage de la fertilisation azotée avec Appi'N depuis 4 ans sur ses parcelles. L'outil modifie les doses d'apports préconisées par rapport à la méthode du bilan, sans impact important sur le rendement.
Elie Manceaux, agriculteur à Alland’huy-et-Sausseuil dans les Ardennes, teste le pilotage de la fertilisation azotée avec Appi'N depuis 4 ans sur ses parcelles. L'outil modifie les doses d'apports préconisées par rapport à la méthode du bilan, sans impact important sur le rendement.
« En zone vulnérable, je réalise des reliquats de sortie d’hiver et je suis la méthode du bilan pour définir mes apports azotés. J’en réalise trois : le premier de fin février à début mars, le suivant trois semaines après et le dernier début mai. Je fournis en moyenne 220 unités pour des blés après maïs avec des objectifs de rendement de 95-100 q/ha. La méthode du bilan et les reliquats de sortie d’hiver ne me satisfont pas car il y a beaucoup de facteurs d’incertitude et j’ai pu constater des mesures très aléatoires des RSH.
Le pilotage avec Appi’N est testé depuis quatre ans chez moi. Selon les années, les quantités d’azote apportées sont supérieures ou inférieures à celles calculées avec le bilan. Les rendements du blé montrent peu de différences entre les deux modalités. L’utilisation d’Appi’N se traduit par un décalage des dates d’apports. L’application de l’azote n’est déclenchée que lorsque des pluies sont annoncées, ce qui pose question en cas de période de sécheresse prolongée.
Des mesures doivent être faites régulièrement sur les feuilles avec la pince N-Tester, ce qui prend une demi-heure par parcelle. Cela ne me pose pas trop de problème en termes de temps car j’ai l’habitude de visiter mes parcelles régulièrement. Appi’N me paraît plus proche de la réalité des besoins de la plante en matière d’azote. Ce raisonnement de la fertilisation azotée peut permettre d’avoir une masse végétative moins importante au printemps et une pression septoriose moins forte. C’est un plus pour alléger les phytos. Je suis prêt à poursuivre l’expérimentation car il faut encore générer des données pour gagner en fiabilité, notamment sur les règles de déclenchement des apports. »