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Filière avicole
Face à la flambée des matières premières agricoles, il manque encore 3 % de hausse sur le prix des volailles en GMS

Malgré une hausse de 6 % des prix des volailles de chair consentie par les GMS, le compte n’y est pas car la flambée des prix des matières premières de la nutrition animale renchérit le coût de production des produits finis de 8,5 à 9 %.

De 2010 à 2023, la fabrication d’aliments pour volailles a chuté de 9,6 %, en raison des épisodes d’influenza aviaire.
© Solenn Delhaye-Boloh

Les indices aliment de l’Itavi progresse toujours, atteignant ce mois ci leur plus haut niveau depuis 2013, avec +24,2 % pour le poulet standard voire + 25,1 % pour la dinde en février 2021 par rapport à février 2020. Après un cycle de prix plutôt bas, nous sommes entrés dans un cycle haussier pour les céréales comme pour les tourteaux et les matières premières cellulosiques, voire les additifs comme les acides aminés. 

De faibles disponibilités en matières premières agricoles

Cette hausse depuis l’été dernier tient à des raisons liées à la fois à la disponibilité physique après des récoltes tendues, aux parités monétaires (faiblesse du dollar), à la demande chinoise et à la présence des opérateurs financiers sur les marchés des matières premières, sans oublier les tensions logistiques sur les transports maritimes.

Pour Gilles Huttepain, vice-président de la FIA (Fédération des industries avicoles), qui a pris la parole le 9 mars lors de la récente conférence de presse de l’interprofession volailles de chair (Anvol), « l’aliment représente 60 à 65 % du coût de production d’une volaille vivante qui lui même représente 60 à 65 % du prix du produit fini dans les grandes surfaces ». La hausse de 24 % du panier des matières premières représente donc une hausse de 14 % du coût de production de la volaille sortie élevage et 9 % du produit fini au niveau du consommateur.

« Depuis le second semestre 2020, la production est lourdement impactée par l’augmentation des cours de matières premières destinées à l’alimentation animale. Ce poste est le plus important des coûts inhérents à l’élevage des animaux. A cela s’ajoute le coût des investissements en faveur du bien-être des animaux, de la biosécurité et de la montée en gamme des production », s’alertait mi février l’association AOPV (Association d’organisations de production de volailles) alors que les négociations commerciales étaient encore en cours. Elles ont avancé mais le constat de la filière Volaille est qu’il faut désormais mieux faire.

Des négociations commerciales en demi-teinte

« Après une première hausse consentie en janvier, les GMS viennent d’accepter une hausse au final de 6 %. C’est une bonne nouvelle car elles ont compris notre organisation en contractualisation, mais ce n’est pas suffisant », souligne Gilles Huttepain. Jean-Michel Schaeffer, président d’Anvol et lui même éleveur, rappelle que 100 % des éleveurs de volailles en filières organisées sont contractualisés avec des prix indexés notamment sur le coût de l’aliment. La répercussion doit être conduite du consommateur à l’amont de la filière. « Pour l’ensemble de la filière, ces hausses des prix des matières premières représentent entre 350 et 400 M€, mais ça ne représente que quelques centimes pour le consommateur, 0,12 à 0,15 € pour une barquette de cuisses de dinde, 0,40 € pour une barquette de filet de poulet, 0,50 € pour un poulet label », estime Gilles Huttepain.

La restauration hors domicile en question

La hausse devra aussi être passée au segment de la restauration hors domicile quand elle rouvrira. Or, le secteur va être durablement impacté avec peut-être un quart de sites qui ne rouvriront jamais. « Ce que nous voudrions, c’est que les restaurants rouvrent mais avec de la volaille française car c’est la restauration hors domicile qui importe le plus », résume Gilles Huttepain. « Nous attendons toujours le décret pour l’affichage obligatoire de l’origine des viandes de volailles comme c’est fait pour la viande bovine », rappelle Anne Richard, directrice de l’Anvol. Il faudrait toutefois que la filière puisse anticiper cette réouverture avec des mises en places adaptées au risque de voir les besoins couverts par les stocks accumulés de produits d’autres pays de l’UE, voire des pays tiers. Il faut en effet douze semaines pour élever des poulets et cinq mois pour des dindes.

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