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Evaluer le bien-être des canards mulards avec des indicateurs simples

L’Itavi a développé, en collaboration avec l’Inrae et la filière palmipèdes gras, un outil pratique et simple d’utilisation pour évaluer le bien-être des canards en élevage et en engraissement.

Le protocole d’évaluation du bien-être retenu par l’Itavi pour les canards mulards en phase d’élevage est, à quelques spécificités liées aux systèmes d’élevage et à l’espèce, très proche de celui utilisé pour les autres volailles de chair (poulet, dinde, pintade, caille). Il s’agit de la méthode Ebene, née d’une volonté des acteurs des filières avicoles et cunicole, qui se décline peu à peu à toutes les espèces avicunicoles et systèmes de production.

Cette évaluation dure environ une heure. Elle constitue la première étape d’une démarche d’amélioration des conditions de vie des animaux puisqu’elle permet de mettre en évidence les axes de progrès. La mise en place d’une formation spécifique et l’extension de l’application Ebene sont prévues dans les prochains mois afin de réaliser facilement les évaluations en élevage commercial.

 

 

En ce qui concerne le canard en phase d’engraissement, une version spécifique a parallèlement été développée. Celle-ci repose sur un ensemble d’indicateurs adaptés facilement mesurables, et dont leur capacité à détecter des variations de l’état des animaux a été vérifiée. Onze indicateurs sanitaires et comportementaux mesurables directement sur les animaux ont été retenus pour évaluer les différentes composantes du bien-être animal : bonne alimentation, environnement adapté, bonne santé et comportement approprié. Ils ont été regroupés en quatre catégories :

L’absence de traces d’aliment et de fientes anormales

Durant la phase d’engraissement, les quantités d’aliment distribuées aux animaux sont fixées par l’éleveur. Dès lors, il apparaît nécessaire de surveiller l’adéquation entre la quantité de nourriture distribuée aux animaux avec leur capacité et leur santé digestives. La présence de traces d’aliment en différents points d’une loge augmente lorsque la limite de la capacité digestive des animaux est atteinte. La présence de fientes liquides et glaireuses et/ou de couleur atypique au niveau des déflecteurs sous les loges peut par ailleurs indiquer la présence d’entérites.

La propreté du plumage

La propreté du plumage des oiseaux est connue pour se détériorer lorsque les conditions d’élevage sont dégradées. Elle indique une bonne gestion et une bonne adéquation des équipements. La propreté peut être appréhendée à l’aide de deux indicateurs complémentaires.

Évaluer la proportion d’animaux présentant des traces de saleté et/ou des zones de peau visibles en périphérie de l’œil. Elle diminue notablement lorsque l’accès à l’eau augmente. Évaluer la proportion d’animaux au plumage mouillé et graisseux. Cet indicateur traduit une modification de la fréquence des comportements d’abreuvement et de toilettage, plus difficiles à observer.

 
Les installations de l’unité expérimentale Inrae de Benquet (Landes) ont été largement utilisées pour déterminer les indicateurs de bien être les plus pertinents en engraissement. © Itavi
Les installations de l’unité expérimentale Inrae de Benquet (Landes) ont été largement utilisées pour déterminer les indicateurs de bien être les plus pertinents en engraissement. © Itavi

 

Les lésions aux pattes et les signes d’atteinte générale

Les lésions des coussinets plantaires (pododermatites) sont classiquement observées en manipulant les animaux, mais il est possible de détecter la majorité d’entre elles en observant la taille et l’aspect de l’arrière des coussinets des canards (talons).

La présence de traces de sang en différents points d’une loge, souvent liées à des lésions aux pattes, apparaît aussi intéressante à collecter. Enfin, comme pour l’ensemble des animaux de rente, la mortalité et la morbidité (animaux recroquevillés, sans mouvement ou incapables de se tenir debout correctement) doivent constituer deux critères d’alerte.

Le confort thermique et la familiarisation

Contrairement aux mammifères, les oiseaux, ne peuvent pas se rafraîchir par la transpiration. Ils sont toutefois capables d’augmenter leur évaporation d’eau par voie pulmonaire, en haletant. La fréquence respiratoire est rapide avec le bec maintenu ouvert.

Ce mécanisme de thermorégulation se produit lorsque la température extérieure et/ou la chaleur produite par l’animal sont élevées. L’observation fréquente de ce comportement durant les quelques heures précédent un repas révèle l’absence d’une phase de repos métabolique avant une nouvelle sollicitation des mécanismes de digestion et d’engraissement du foie (lipogenèse).

Enfin, la réaction des animaux à l’approche d’un observateur est un bon indicateur de la relation homme-animal. L’absence de manifestation de peur et/ou de hérissement des plumes du haut de la tête sont des signes d’une bonne familiarisation des animaux à l’homme.

Lire aussi : Cerner l'aptitude des canards mulards à l'engraissement

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