Et si on achète ses chevrettes ?
L’achat de chevrette est possible à différents âges. Il faut être très vigilant sur la qualité génétique et sanitaire des animaux entrants dans l'élevage.
L’option « Achat de chevrettes » peut s’envisager lors de la création d’un troupeau, lors d’une augmentation conséquente des effectifs, ou pour faire face à une situation difficile. Certains éleveurs achètent régulièrement tout ou partie des chevrettes de renouvellement, quand ils n’ont pas suffisamment de place dans les bâtiments ou par manque de compétences ou de temps. Il est toujours préférable d’acheter des chevrettes plutôt que des chèvres adultes. L’arrivée des animaux peut alors s’envisager quand elles sont naissantes, à 30 jours, une fois sevrées, quand elles sont prêtes à saillir ou prêtes à mettre bas.
L’achat des chevrettes de 30 jours peut être une option intéressante si l’on dispose d’un bâtiment adapté. Dans le cas d’achat de chevrettes sevrés, il est fortement recommandé d’acheter des chevrettes sevrées depuis au moins 10 jours, de manière que leur régime alimentaire et leur comportement alimentaire soient stabilisés. L’option des chevrettes prêtes à saillir, âgées de sept mois, est intéressante si l’acheteur n’a ni le temps ni la place dans son bâtiment pour élever de très jeunes chevrettes.
Visiter l'élevage vendeur pour voir les animaux et les papiers
Acheter des animaux comporte des risques sanitaires et techniques. Des précautions et des informations sont à prendre pour minimiser ces risques. Un impératif : aller dans l’élevage vendeur pour voir les animaux. Ne pas hésiter non plus à se faire accompagner par un autre éleveur expérimenté, ou par son technicien d’élevage.
Pour limiter les risques sanitaires, inhérents à toute entrée d’animaux dans un élevage, l’achat de chevrettes est recommandé en une seule fois, chez un seul et même éleveur. De visu, on peut contrôler plusieurs points de vigilance : vivacité, poids, niveau génétique, état du cordon ombilical, cornes et état de santé général. Après 30 jours de vie, on regardera aussi les aplombs, les défauts de mamelle et la mâchoire.
Pour appréhender la valeur zootechnique des animaux à vendre, on se basera d’abord sur les données de contrôle de performance officiel (bilans techniques du troupeau caprin, fiche individuelle caprine) et sur le bilan génétique du troupeau ou l’inventaire génétique dans les élevages adhérents à Capgenes. Il est fortement déconseillé d’acheter des animaux qui ne sont pas issus d’un troupeau à minima adhérent au contrôle laitier.
Faire rentrer le moins de maladies possible en achetant des chevrettes
Il est illusoire de penser trouver un troupeau vendeur indemne de toute maladie mais il est tout de même possible de limiter les risques en vérifiant le statut sanitaire des élevages vendeurs. En plus de la prophylaxie brucellose (obligatoire), l’élevage doit être indemne de tremblante. Les maladies à surveiller particulièrement sont la fièvre Q, le Caev [arthrite encéphalite virale caprine], la paratuberculose, les mycoplasmoses, les abcès caséeux, la coccidiose, les strongyloses en cas de pâturage et l’ecthyma. Renseignez-vous auprès de votre vétérinaire ou de votre GDS [groupement de défense sanitaire].
Dans l’idéal, l’élevage retenu doit avoir un système d’alimentation (nature des fourrages et stratégie de complémentation) proche de celui de l’élevage acheteur pour éviter d’avoir à gérer une période de transition alimentaire fastidieuse, et nécessitant une certaine logistique (achat, livraison et stockage des aliments distribués dans l’élevage vendeur).
Les animaux achetés doivent être placés en isolement dès leur arrivée dans l’élevage acheteur. Cette période d’isolement d’une quinzaine de jours minimum a pour but de surveiller facilement les nouveaux arrivants, pour détecter l’éventuelle survenue de maladies et éviter la contamination du reste du troupeau. Elle permet aussi aux animaux de récupérer après le transport, et de les habituer à leur nouvel environnement d’élevage.