Le constructeur italien a profité de l’intégration d’un moteur conforme à la norme antipollution Stage V pour mettre à jour sa gamme de tracteurs X7.6. Celle-ci compte désormais six modèles de 175 à 219 ch (190 à 240 ch maxi avec boost), dont trois sont dotés de la transmission semi-powershift P6-Drive à six rapports sous charge et cinq gammes robotisées. Les trois autres disposent de la transmission à variation continue VT-Drive, comme le X7.624 essayé par François Joulain, modèle le plus puissant de la gamme. De la même manière que pour les transmissions avec ZF, McCormick poursuit son partenariat avec FPT pour le moteur six cylindres 6,7 l doté du dispositif de post-traitement HI-eSCR2 particulièrement compact et évitant le recours à l’EGR. Ce moteur offre un boost de 10 ch pour les applications intensives.
Un joystick personnalisable
Visuellement, les nouveaux X7 se démarquent par leur capot moteur au design inspiré de celui des X8 et par leur toit de cabine intégrant douze feux à leds. Dans l’habitacle, la position du volant se verrouille désormais électriquement. Sur l’accoudoir multifonction, deux boutons donnent accès à deux séquences de bout de champ enregistrées sur le terminal 12 pouces. Quant au joystick, il accueille désormais cinq boutons personnalisables depuis le terminal. En option, les X7.6 accèdent à l’Isobus, à la télémétrie et à l’autoguidage. Accompagnant ce dernier, le système Eazysteer permet un braquage complet en un tour de volant.
Les conditions du test
La semaine d’essai s’est déroulée fin mars, période de préparation des semis de maïs. Le McCormick a été mis à l’épreuve avec un cultivateur à dents porté de 5 m, un déchaumeur à disques indépendants semi-porté de 4 m et avec une herse rotative de 4 m combinée à un rouleau croskill et un rouleau sur le relevage avant.
Les plus
+ Capacité de traction
+ Confort des suspensions
+ Simplicité et personnalisation des commandes
+ Moteur coupleux
Les moins
- Visibilité sur le piton
- Hauteur intérieure de cabine
- Graisseurs du pont avant
Au travail « Bien équilibré dans les champs et sur la route »
Avec le déchaumeur à dents planté à 20 cm dans un sol dur, le tracteur atteint les 9-10 km/h avec très peu de patinage. Il me paraît très bien équilibré avec sa masse de 1 400 kg sur le relevage avant, offrant une capacité de traction remarquable. La transmission à variation continue est très rapide à prendre en main avec ses quatre plages de vitesse et le potentiomètre pour ajuster la chute de régime. J’ai mémorisé une vitesse de travail activée depuis le joystick.
Moins exigeant en traction, le déchaumeur à disques indépendants travaillant à 10-12 cm est emmené sans mal jusqu’à 15 km/h. La régulation moteur/transmission est toujours aussi efficace, en abaissant le régime moteur dès qu’elle le peut. Le moteur me paraît très coupleux dans ces conditions. Lors des demi-tours, le tracteur est plutôt maniable, bien aidé par le système de braquage rapide qui réduit le nombre de tours de volant. Revers de la médaille, quand celui-ci est activé, la direction m’a semblé trop sensible pour maintenir la trajectoire en ligne droite.
Avec la herse rotative en reprise de labour, la transmission à variation continue en mode prise de force fait varier la vitesse entre 7 et 9 km/h pour maintenir le régime moteur constant. Malgré le régime moteur à 2 000 tr/min, le niveau sonore est très acceptable en cabine, preuve d’une bonne insonorisation.
Sur route, la suspension indépendante du pont avant et celle hydropneumatique de la cabine font un travail remarquable. L’agrément de conduite est renforcé par un siège très confortable et une gestion moteur/transmission réactive. En pilotant la vitesse au levier, j’apprécie les deux crans du joystick pour ajuster la progressivité de l’accélération. Je n’ai pas eu l’occasion de tester l’efficacité du ralentisseur à l’échappement.
L’attelage arrière de ce tracteur est excessivement bien équipé en connexions hydrauliques avec pas moins de sept distributeurs, en plus du power beyond. Le relevage me paraît robuste : il lève d’ailleurs rapidement les outils de travail du sol. Les commandes sur les ailes sont accessibles et complètes, au contraire de celles du relevage avant pour lequel il manque une commande de distributeur. Pour les travaux de nuit, les douze phares du toit, les quatre sur les montants et les quatre du capot, tous à led, assurent un éclairage à 360 degrés.
En cabine « Des commandes personnalisables, sans complexité »
La cabine à quatre montants est plutôt spacieuse et on y accède facilement grâce au siège passager complètement escamotable. En revanche, le toit et le pavillon épais donnent l’impression d’un manque de hauteur. Malgré les nombreux réglages du siège, j’ai peu d’espace au-dessus de ma tête. Cela n’empêche pas d’avoir une bonne visibilité sur l’avant, le système de dépollution du moteur n’étant pas du tout encombrant. À l’arrière, la visibilité sur le piton est limitée par l’implantation très reculée des nombreuses prises hydrauliques. La qualité des matériaux et la finition sont assez soignées dans l’ensemble, je regrette seulement la couleur beige clair trop salissante. La climatisation automatique m’a semblé silencieuse et dotée de nombreuses bouches d’aération bien réparties. Côté rangements, ce n’est pas la profusion, mais on dispose quand même d’une boîte fermée et ventilée.
L’accoudoir est très facile à prendre en main. Les commandes sont rapidement identifiées et l’ergonomie est bien pensée. Le déverrouillage du relevage et de l’hydraulique est rapide. Le joystick dispose de deux boutons pour sélectionner les quatre plages de vitesse et d’une molette pour le relevage, qui est couplée à un bouton à l’avant du levier pour avoir plus de finesse. Les cinq autres boutons sont personnalisables depuis le terminal : on peut leur attribuer de nombreuses fonctions du tracteur. Les distributeurs hydrauliques peuvent être pilotés de trois façons : avec le levier multifonction, le joystick hydraulique ou les trois fingertips. Sur le côté de l’accoudoir, la commande du relevage et celle de l’ordinateur du tableau de bord sont assez pratiques. Sous le repose-coude pivotant, on retrouve trois potentiomètres, dont deux pour le relevage et un pour la chute de régime. Un emplacement est prévu pour une sélection électrique des régimes de prise de force, qui reste pour l’instant malheureusement manuelle, à l’aide de deux leviers sur la console de droite.
Le grand terminal tactile offre une navigation intuitive à la façon d’une tablette. Outre l’écran principal que l’on peut configurer en six zones (4 avec l’Isobus), il affiche plusieurs pages pour le relevage, l’hydraulique, les séquences de bout de champ, la vue de deux caméras… J’ai particulièrement apprécié la page de sélection des phares de travail avec deux mémoires, mais aussi celle permettant d’attribuer les fonctions des cinq boutons du joystick. Là encore, il est possible de mémoriser cinq configurations pour s’adapter aux outils. Le paramétrage du terminal peut également être mémorisé par type d’outil et par utilisateur.
L’inclinaison du volant et du tableau de bord qui est solidaire de la colonne de direction, est verrouillée électriquement, pour un ajustement très précis. L’écran de l’ordinateur de bord est par conséquent toujours bien visible. Celui-ci est assez complet, même si la plupart des informations sont accessibles depuis le terminal. La commande d’inverseur au volant est agréable, mais il lui manque une position parking, ce qui oblige à utiliser la commande de frein à main.
Entretien « Peu de contraintes, sauf pour le pont avant »
Le capot monobloc très stylé dégage bien l’accès au compartiment moteur. À l’avant, les radiateurs se déploient pour un nettoyage complet, sans difficulté. Placé au-dessus du moteur, le filtre à air est plus difficile à atteindre, mais cela reste acceptable. Du même côté droit, le démontage des filtres à gazole et la vérification de la jauge à huile s’effectuent sans encombre. Idem pour le filtre à huile de l’autre côté du moteur. Le marchepied de droite s’escamote pour accéder à la batterie, qui est protégée par un capot plastique pas évident à refixer. J’apprécie la présence d’un vrai marchepied et d’une porte à droite, facilitant le nettoyage de la vitre et l’accès au filtre de cabine sous le toit. Par contre, l’ouverture de la porte empêche d’avoir un vrai rail de support des boîtiers. Reste l’aspect le plus contraignant : le grand nombre de graisseurs du pont avant suspendu Carraro.
Fiche technique
McCormick X7.624 VT-Drive
Moteur
Puissance au régime nominal (ISO TR 14396) : 219 ch à 2 200 tr/min
Puissance maxi (ISO TR 14396) sans/avec boost : 230/240 ch à 1 900 tr/min
Couple maxi sans/avec boost : 966/983 Nm à 1 400 tr/min
Cylindrée : 6 700 cm3
Norme et système de dépollution : Stage V avec DOC & Scrof
Capacité d’huile du moteur : 13,5 l
Intervalle d’entretien : 1 000 h ou 1 an
Transmission
Type : variation continue
Régime moteur à 40/50 km/h : 1 550/1 690 tr/min
Régimes de prise de force et régimes moteur correspondant : 540/540E/1000/1000E à 2 005/1 608/1 995/1 600 tr/min
Circuit hydraulique
Type : centre fermé load sensing, avec pompe à débit variable
Débit et pression : 160 l/min à 190 bars
Volume d’huile hydraulique exportable : 40 l
Nombre de distributeurs de série : 5
Relevage
Capacité aux rotules sur toute la course (arrière/avant) : 9 300/3 500 kg
Dimensions
Capacité du réservoir de GNR/AdBlue : 350/52 l
Hauteur hors tout : 3,25 m
Empattement : 2,82 m
Poids à vide : 8 300 kg
PTAC : 13 t
Monte pneumatique du modèle essayé : 540/65R30 et 650/65R42
Budget
Prix catalogue du modèle essayé au 01/09/2021 : 220 000 euros HT