Essai Lindner Lintrac 115 LS – « Un tracteur passe-partout »

Au travail – « Réactif avec le chargeur frontal »

Grâce à son petit gabarit, le Lindner est très maniable et se faufile bien dans les endroits exigus. Il a sa place dans les exploitations de polyculture élevage disposant de bâtiments anciens où la hauteur fait défaut ou lorsque l’accès est compliqué. Sa stabilité est un plus pour travailler dans les terrains vallonnés et en région de montagne. La visibilité est un autre point fort du Lintrac 115 LS. Pour ceux qui travaillent la nuit ou disposent de bâtiments sombres, nous conseillons de prendre les phares de travail optionnels, qui se fixent à l’avant à mi-hauteur sur les montants de cabine. Ces feux sont indispensables pour bien voir l’outil du chargeur posé au sol, car ceux intégrés dans le toit de la cabine éclairent trop haut et ne sont pas réglables. Un autre point à améliorer est pour nous la taille de la protection de calandre, qui est plus esthétique qu’efficace. Il faut d’ailleurs faire attention en approchant d’une benne ou de la désileuse.

Les 80 l/min du circuit hydraulique load sensing garantissent des mouvements réactifs au chargeur frontal, même à bas régime, car le tracteur est équipé d’une pompe à débit variable. Notre principal reproche concerne le joystick à téléflexibles du chargeur. Comme il est dur à manipuler, il faut le tenir par le dessus pour que ce soit plus facile, mais il risque d’être source de fatigue lors de journées entières à la manutention. Nous encourageons les futurs acquéreurs de ce tracteur à opter pour le joystick électrique disponible en option. C’est par ailleurs dommage que le doubleur ne soit pas actif en marche arrière, car cela peut s’avérer embêtant lors du curage de longs bâtiments dans lesquels on cherche toujours à reculer vite pour gagner du temps.

Sur la route, le Lintrac est vraiment agréable. Comme son centre de gravité est bas, il est particulièrement stable. Sa direction est précise et son système de freinage se montre efficace. Les suspensions du pont avant, de la cabine et du chargeur frontal se conjuguent bien. L’insonorisation est bonne et les courts trajets à deux sont envisageables grâce au petit siège passager. Les quatre vitesses mécaniques passent bien, grâce au levier facile à manipuler. Cependant, nous préférerions trois ou quatre rapports sous charge plutôt qu’un doubleur, mais notre choix porterait de préférence sur un Lintrac à transmission à variation continue.

Comme la garde au sol n’est pas le point fort de ce tracteur en raison de son gabarit compact et de sa monte de pneus en 24 pouces à l’avant et 34 pouces à l’arrière, Lindner retient un support amovible pour la barre oscillante. Ceci permet de gagner de précieux centimètres pour passer, par exemple, au-dessus des andains lors des travaux d’andainage ou de pressage. L’échelle réglable pour le crochet présente l’avantage d’autoriser un attelage haut ou bas de l’outil traîné. Pour le freinage, le Lintrac 115 LS est disponible avec la double ligne hydraulique et/ou la solution pneumatique.

En cabine – « Facile d’accès à bord »

L’accès à bord est facilité par la hauteur limitée du plancher par rapport au sol et par la présence de trois marches bien agrippantes, un avantage pour un tracteur duquel on descend et monte plusieurs fois par jour. La cabine semble petite de l’extérieur, mais elle propose une habitabilité suffisante. Ses grandes surfaces vitrées dégagent une bonne vision à 360 degrés malgré la structure à six montants. Le bandeau assurant la liaison entre le pare-brise et le toit vitré ne gêne pas trop pour visualiser l’outil avec le chargeur frontal en position haute. Le Lintrac 115 LS profite de série de la climatisation, mais pour les chauffeurs qui préfèrent la ventilation naturelle, le pare-brise s’ouvre, excepté lorsque le chargeur frontal est en place. En standard, le siège est à suspension pneumatique et la cabine est suspendue mécaniquement en deux points par des amortisseurs à gaz à l’arrière. Ces derniers laissent place en option à des ressorts pneumatiques sur les modèles équipés de freins à air.

Pas de terminal tactile sur le Lintrac 115 LS, mais en option, Lindner propose une console Isobus Trimble pour gérer l’autoguidage. En plus du tableau de bord situé derrière le volant, la console centrale loge les boutons des phares de travail, celui pour basculer les feux de route de la calandre vers le toit, ainsi que les interrupteurs de la suspension du pont avant, du blocage du différentiel arrière et pour repousser la régénération du filtre à particules. Elle accueille aussi le coupe-batterie à deux modes de fonctionnement : engagement manuel ou automatique 15 minutes après l’arrêt du moteur. C’est pratique qu’il se réactive automatiquement dès que l’on ouvre la porte. En revanche, si vous la laissez ouverte trop longtemps avec le moteur arrêté, il faut penser à appuyer sur le bouton pour remettre le courant. Le levier d’inverseur est à notre avis trop près du volant lorsqu’il est engagé. À plusieurs reprises, nous l’avons accidentellement mis au neutre avec la main en tournant rapidement. Côté rangement, le Lindner dispose d’une boîte à gants fermée derrière le siège passager et d’un support de téléphone. La caisse à outils en plastique prend place à l’avant gauche de la cabine.

La console de droite loge le joystick multifonction, la traditionnelle commande de relevage électronique Bosch EHR, les interrupteurs fingertip actionnant les distributeurs hydrauliques, ainsi que le bouton d’engagement de la PDF arrière. Celle-ci compte trois régimes normalisés (540, 750 et 1 000 tr/min) et un de 430 tr/min développé spécialement pour entraîner une autochargeuse, lorsque le tracteur anime également une faucheuse frontale pour l’affouragement en vert. Pour le relevage, Lindner se démarque en proposant le réglage des vitesses de montée et de descente. Le joystick du chargeur frontal héberge les boutons de l’inverseur et un interrupteur pour débrayer, afin de changer de vitesse sans appuyer sur la pédale. En l’absence de chargeur, il se transforme en levier Multicontroller pour gérer le relevage et les distributeurs hydrauliques. À son embase, ce levier en croix reçoit le potentiomètre de l’accélérateur à main et des boutons pour mémoriser un régime moteur ou enregistrer un régime maximal, afin d’éviter de faire tourner la prise de force trop vite, par exemple.

Entretien – « Agréablement surpris par l’accessibilité aux filtres »

Lorsqu’on soulève le capot monobloc d’un tracteur aussi compact, on s’attend à ce que tout soit entassé. Or, c’est une bonne surprise de découvrir que les différents points d’entretien sont aussi accessibles, même en présence du chargeur frontal. La batterie et le filtre à air placés à l’avant du pack de refroidissement tombent directement sous la main. Du côté droit, on trouve devant la cabine le filtre à gazole et sa pompe d’amorçage, ainsi que le filtre à huile sur le flanc du moteur. La jauge à huile moteur et le bouchon de remplissage sont, eux, situés du côté gauche. Lors du remplacement de l’huile moteur, il ne faut pas oublier de retirer les deux bouchons de vidange, car le carter inférieur forme un tunnel pour l’arbre d’entraînement du pont avant. Caché à l’arrière du toit derrière le support de la plaque d’immatriculation, le grand et unique filtre d’habitacle demande d’utiliser un escabeau pour être nettoyé.