Élevage laitier bio : « Nous avons le goût de la productivité en Mayenne »
La moyenne d’étable du Gaec Hivert, en Mayenne, s'établit à 8 500 kg de lait en bio. Équipé de deux robots de traite et d’un robot d’alimentation, l’élevage mise sur les concentrés, la sélection génétique et fait vieillir ses vaches.
La moyenne d’étable du Gaec Hivert, en Mayenne, s'établit à 8 500 kg de lait en bio. Équipé de deux robots de traite et d’un robot d’alimentation, l’élevage mise sur les concentrés, la sélection génétique et fait vieillir ses vaches.


« Les performances techniques et économiques du Gaec Hivert sont exceptionnelles. Ce n’est pas uniquement grâce à l’automatisation : les éleveurs sont très méticuleux, ils font très attention à la qualité des fourrages et ils ont une très bonne génétique qui leur permet de bien valoriser les concentrés, notamment azotés », introduit Didier Désarménien, conseiller Seenovia, pour décrire cet élevage bio et atypique de Mayenne.
Ce n’est pas parce qu’ils sont en bio que les deux associés, Franck et Émilie Hivert, n’ont pas le goût de la productivité. « En 2024, nous avons donné 15 tonnes de correcteur azoté de plus que l’année précédente, soit 40 tonnes en tout. Avec moins de deux semi-remorques de correcteur, nos 105 montbéliardes ont produit 818 000 litres en bio. » Ils achètent un correcteur azoté « bio 100 % français, composé de tourteau de soja et de féverole. Il nous coûte quasiment 1 000 euros la tonne, mais c’est un investissement pour valoriser les fourrages ».
Repères
• 818 000 litres de lait livrés en 2024
• 86 000 cellules de moyenne
• 43 de TB, 33,3 de TP
• 132 g de concentré/kg de lait
Plus de 7 000 l/VL
Le raisonnement s’accompagne d’une génétique performante, avec des vaches capables de valoriser fourrages et concentré. Aujourd’hui, la priorité génétique est, dans l’ordre : fonctionnels, production de matière grasse, production de lait, conformation de la mamelle. « Nous gardons une femelle par vache présente pour faire perdurer la souche. Sauf si, au bout de deux générations, nous nous rendons compte que cela ne va pas. Nous ne faisons pas la course à l’ISU. L’âge n’est pas non plus un critère de réforme, tant que les vaches sont en bonne santé. »
« Avant de passer en bio en 2019, les vaches étaient à 9 500 litres. Nous avions réalisé une étude à 5 500 litres, mais elles sont toujours restées au-dessus de 7 000 litres », rapportent Émilie et Franck Hivert. Le passage en bio s’est fait avec l’installation d’un second robot de traite, acheté d’occasion, afin qu'ils ne soient pas saturés. « Les laitières ont gagné en souplesse et sont passées de 2,6 à 3 traites par jour l’hiver. Nous avons aussi constaté plus de fluidité dans le bâtiment, les vaches stagnaient moins à l’intérieur. »