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Des colliers connectés pour suivre le temps de pâturage

En Haute-Saône, la fromagerie Milleret a équipé les cinq élevages de sa filière Lait de Grand Pâturage de colliers GPS.

Depuis mai 2019, cinq exploitations se sont engagées dans la démarche « Lait Grand Pâturage » initiée par la fromagerie Milleret. « Nous avons lancé un nouveau fromage, l’Ortolan Grand Pâturage, fabriqué à partir de lait produit avec une part importante de pâturage, explique Laurie Curty, chef produit de la fromagerie Milleret. L’idée était de répondre aux attentes des consommateurs avec un produit local, responsable et naturel, basé sur le pâturage et une alimentation sans OGM. »

 

 

 

Les cinq exploitations sont situées à moins de 12 km de la fromagerie. Le cahier des charges établi avec les éleveurs implique une durée de pâturage d’au moins 180 jours par an à raison de 6 heures par jour, avec une surface minimale de pâturage de 25 ares par vache, et une alimentation sans OGM.  « Mis à part l’aliment sans OGM, ce cahier des charges correspond à ce que faisaient déjà les éleveurs avec des pâtures en libre accès, précise Laurie Curty. Il fallait toutefois pouvoir certifier que les vaches pâturent réellement le temps voulu. » Pendant un an, les éleveurs ont relevé manuellement les durées de pâturage. « C'est fastidieux. Il faut noter les heures de sortie et de rentrée du pâturage, ne pas oublier. Il y a aussi des journées incomplètes, le pâturage de nuit... »

Une collecte automatique des données

En 2019, Rémi Vacelet, responsable collecte chez Milleret, découvre le logiciel Chronopature de SGPI (Adventiel). Chronopature repose sur des colliers GPS. Ils indiquent le positionnement des vaches sur les parcelles qui ont été auparavant identifiées sur une carte satellite. Deux vaches par troupeau, dont une meneuse, ont été équipées d’un collier en mai 2020. Toutes les quinze minutes ou toutes les heures, la position des vaches est automatiquement transmise au logiciel par les réseaux cellulaires existants. Le logiciel calcule ainsi les durées journalières de pâturage.

Chaque éleveur peut suivre sur le logiciel les données de son élevage, la fromagerie ayant accès à l’ensemble des données. Sur les 68 millions de litres de lait collectés par la fromagerie, 2,5 millions sont produits en Lait Grand Pâturage. Une prime de 10 €/1 000 l est accordée sur la totalité du lait pour prendre en compte le surcoût de l’aliment sans OGM. Et une plus-value est apportée au lait transformé en Ortolan Grand Pâturage, avec un objectif de prix supérieur à 400 €/1 000 l. En 2020, le prix réel payé est de 402 €/1 000 l contre 361 €/1 000 l pour le lait standard. Dans cette phase expérimentale, le logiciel et les colliers étaient cofinancés par la fromagerie et par SGPI.

« Chronopature permet aussi d’être transparent sur les durées de pâturage et de donner aux consommateurs la possibilité de voir où sont les vaches, souligne Laurie Curty. Il offre ainsi des perspectives pour développer le lait de pâturage. » Un audit a été initié auprès des 165 exploitations livrant la fromagerie pour évaluer leurs pratiques et les possibilités de développement du pâturage et d’une alimentation sans OGM.

« Une vraie plus-value sans contraintes »

 

 
 © G. Tachet
© G. Tachet

 

Avec 60 vaches et 30 hectares d’herbe pâturable en libre accès près du bâtiment, le Gaec des Herbues répond tout à fait au cahier des charges du Lait Grand Pâturage. Les vaches pâturent du 1er mars au 15 novembre. « Pendant un an, nous avons noté manuellement les jours de sortie. Ce n’était pas compliqué, mais c’est au bon vouloir de l’éleveur. Avec les colliers, nous pouvons prouver que les vaches pâturent la durée garantie, explique Aymeric Rouge. Nous en avons équipé deux meneuses. Il n’y a aucun entretien, la batterie est garantie 5-6 ans et les colliers ne gênent pas dans les cornadis. Le prix de base est fixé à l’année. Le surcoût de l’aliment sans OGM, de 0,10 à 0,15 €/l dans notre cas, est à peu près totalement pris en charge. Et pour le lait valorisé en Ortolan Grand Pâturage, il y a une plus-value de 0,30 €/l. Aujourd’hui, 15 à 20 % de notre lait est valorisé dans cette filière, ce qui représente 800 à 1 000 € par mois de plus-value. »

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