Aller au contenu principal

Denis Urien cultive une trentaine de variétés de tomate

Passionné de tomate, Denis Urien en cultive une trentaine de variétés, à peu près l’ensemble de la gamme Prince-de-Bretagne. Un choix qui présente des avantages, mais oblige à une grande rigueur.

Installé en 1992 dans le cadre de la Sica Saint-Pol de Léon, Denis Urien a d’abord cultivé de la tomate ronde, avant de passer à la grappe en 1996, puis de diversifier sa gamme à partir de 2001, jusqu’à en cultiver une trentaine de variétés. « Produire plusieurs types de tomate est moins risqué économiquement, estime-t-il. Cela permet aussi de valoriser différents types de serre. Les variétés anciennes, qui ne montent pas très haut, permettent de valoriser des serres basses, alors que la cerise grappe par exemple nécessite des serres hautes. Par ailleurs, le travail est plus varié. Quand on ne fait que de la grappe, on peut être amené à effeuiller toute la semaine. Les gestes sont toujours les mêmes et on se lasse de faire toujours la même chose. Ici, les salariés ont au moins cinq à six tâches différentes chaque semaine, ce qu’ils apprécient. La plupart des saisonniers reviennent d’une année à l’autre. » Avec 4 ha de serre, répartis entre quatre serres verre, Denis Urien et sa femme Hélène cultivent aujourd’hui de la tomate grappe, Ananas, Noire de Crimée, cocktail, Cœur, San Marzano, Marmande (plusieurs couleurs), variétés anciennes Saveur d’Antan (dix à douze variétés, rose, verte, allongée, prune, jaune, cacao…), cerise grappe, cerise rouge et jaune, cœur-de-pigeon rouge, orange, noire et jaune… avec toujours quelques variétés nouvelles à l’essai et quelques rangs de mini-poivrons rouges, oranges et jaunes. Hormis les cœurs-de-pigeon, les fruits sont conditionnés sur place sur deux lignes, en barquettes (500 g, 750 g, deux fruits…) ou en colis (1,5 et 3,5 kg).

Jouer sur le travail de la plante

Cultiver autant de variétés demande une bonne organisation et beaucoup de rigueur. Chaque variété ou groupe de variétés sont cultivés sur un côté d’une serre disposant de son propre système d’irrigation. « La cerise grappe, les cœurs-de-pigeon, la cocktail, la grappe et les gros fruits ont chacune leur propre bloc, précise Denis Urien. Les variétés Saveurs d’Antan, qui ont à peu près le même calibre, sont cultivées ensemble. Mais comme elles n’ont pas tout à fait le même comportement ni les mêmes besoins, nous jouons sur le travail de la plante et sur le porte-greffe pour que la conduite convienne à toutes, en effeuillant plus ou moins, en faisant varier le nombre de bouquets, en utilisant un porte-greffe plus ou moins puissant… » Chaque cube de culture étant équipé de deux goutteurs, le producteur peut aussi en enlever un à certaines périodes pour une variété. « La cerise jaune par exemple est très vigoureuse par rapport à la rouge. Au démarrage, nous enlevons donc un goutteur, pour qu’elle soit plus générative. » Le besoin en main-d’œuvre est également plus important, avec la nécessité d’une bonne organisation du travail. « Certaines variétés demandent plus de travail que d’autres ou sont plantées à des densités plus élevées, ce qui implique plus de tiges à travailler… Il faut être très rigoureux dans la gestion de la main-d’œuvre. Nous disposons du logiciel Solane, qui nous aide à calculer le personnel nécessaire pour chaque tâche. Et comme cela fait vingt ans que nous avons diversifié, les permanents ont acquis de l’expérience et savent ce qu’il faut faire sur chaque variété. Les saisonniers sont un peu perdus au départ, mais les chefs d’équipe sont très présents et très attentifs. »

Le casse-tête de la commande des plants

 

 
Certaines indications sont données en bout de rang pour faciliter le travail qui peut varier d’un rang à l’autre. © V. Bargain
Avec une trentaine de variétés cultivées, la commande des plants et la plantation sont des périodes délicates. « Je dois être très rigoureux quand je passe mes commandes de plants, admet Denis Urien. Il faut le bon nombre de plants de chaque variété, choisir le bon porte-greffe, faire le choix entre des plants greffés une ou deux têtes… » Et les journées de plantation sont des journées où il faut être particulièrement attentifs, notamment lors de la plantation des variétés Saveurs d’Antan. « Il y a alors une dizaine de variétés à planter en même temps dans la même serre, avec un nombre de rangs et des densités qui varient selon les variétés, précise Hélène Urien. Certaines variétés ne se reconnaissent pas quand les plants sont petits. Je passe alors toute la journée dans la serre, pour veiller à ce que les plants ne soient pas mélangés. »

 A lire aussi :  Le piégeage connecté émerge

Les plus lus

<em class="placeholder">Géraldine Toupet, présidente de la coopérative agricole du haricot de Soissons.</em>
Dans l'Aisne, le haricot de Soissons veut attirer de nouveaux producteurs
Désireuse d’attirer de nouveaux producteurs, la Coopérative agricole du haricot de Soissons a présenté la filière lors d’une…
Versement de produit cuprique dans un pulvé.
L'Anses revoit les autorisations en cuivre pour l'arboriculture et le maraîchage

Treize produits à base de cuivre ont perdu leur AMM cet été en un seul coup. D’autres ont perdu de nombreux usages. Voici…

<em class="placeholder">Plusieurs fruits et légumes posés sur une table en bois, incluant des tomates, carottes, courgettes, poivrons, de l&#039;ail, des oranges, fraises, bananes, des grappes de ...</em>
Prospective fruits et légumes : une étude imagine le futur de la filière à horizon 2040

Commandée par le ministère de l’Agriculture, une étude de Ceresco et AgroClimat2050 se livre à un exercice prospectif, en…

<em class="placeholder">Un verger de pommes en haie étroite.</em>
Le verger de demain sera plus productif et mécanisable

La nécessité de compétitivité et la pénurie de main-d’œuvre amènent la filière pomme à reconsidérer la conception des vergers…

<em class="placeholder">Maxime Gemain, agriculteur dans les Landes, Adeline Savouré, productrice dans l&#039;Aube et Romain Crignon, céréalier dans l&#039;Oise.</em>
Petits fruits rouges : ils se lancent dans la production avec une entreprise de commercialisation

Accompagnement technique, choix de variétés adaptés au marché, délégation de la commercialisation. Autant d’avantages qui…

<em class="placeholder">Une entrepôt de la société Azura près d&#039;Agadir au Maroc.</em>
Accord UE/Maroc : la tomate cerise française sous pression concurrentielle

La Commission européenne et le Maroc se sont entendus, le 2 octobre 2025, pour étendre au Sahara occidental les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes