Aller au contenu principal

Créer une ETA : comment profiter d’une fiscalité avantageuse ?

Créer son entreprise de travaux agricoles impose de s’appuyer sur une réelle activité économique. Lorsque c’est le cas, opter pour le bon statut juridique est source d’optimisation fiscale.

Avec une ETA, les investissements et les amortissements de matériels ne sont plus supportés par l'exploitation agricole.
Avec une ETA, les investissements et les amortissements de matériels ne sont plus supportés par l'exploitation agricole.
© L'Agriculteur normand

Créer une ETA doit traduire juridiquement une réalité économique. Scinder l’exploitation agricole et l’activité de prestation s’impose lorsque le chiffre d’affaires en bénéfices industriels et commerciaux atteint 50 % des recettes agricoles ou 100 000 euros en moyenne sur trois ans (article 75 du Code général des impôts). Elle s’impose également en cas de réalisation d’activités commerciales au sein d’une société civile (EARL, SCEA ou Gaec).

Sur un plan fiscal, ce projet permet aussi de bénéficier de situations intéressantes. « En scindant les activités de production et de prestation dans deux entités distinctes, l’une étant soumise au régime des bénéfices agricoles (BA), l’autre au régime des BIC, les structures peuvent bénéficier chacune d’une exonération totale de taxation des plus-values réalisées à l’occasion de la revente d’un matériel, au titre de l’article 151 septies du CGI », rappelle Claude Masounave, consultant au cabinet Exco à Maubourguet dans les Hautes-Pyrénées.

L'ETA supporte les investissements

Cette exonération est accordée aux entreprises ayant plus de cinq ans d’activité dont le chiffre d’affaires en moyenne sur deux années ne dépasse pas les 250 000 euros annuels. Dans ces conditions, une exploitation agricole qui cède son matériel à une ETA va être exonérée de taxation des plus-values et verra rapidement fondre son taux d’endettement : c’est l’ETA qui supportera alors les investissements en matériels, donc les amortissements. Attention, une ETA doit nécessairement travailler pour plusieurs clients (autres que la structure d’origine).

Lorsqu’elle prend une forme sociétaire, l’ETA permet aussi de relever de l’impôt sur les sociétés (IS), plutôt que de l’impôt sur le revenu (IR). « L’entreprise n’est alors plus exonérée de la taxation des plus-values mais les résultats réinvestis dans l’entreprise ne supporteront que l’impôt sur les sociétés (15 % jusqu’à 38 120 euros, 25 % au-delà). Une fois encore, la société va supporter les investissements matériels à la place de l’exploitation d’origine. La création de l’ETA va alors permettre d’alléger le taux d’endettement d’une structure agricole », détaille l’expert.

Autre atout du régime de l’IS : les prélèvements obligatoires porteront uniquement sur les rémunérations des associés et, éventuellement, sur les dividendes perçus. L’impôt sur le résultat de l’entreprise est modéré (taux réduit de l’IS jusqu’à 38 120 euros) alors qu’à l’IR, c’est l’ensemble du résultat qui est taxé, au taux progressif de l’impôt et aux cotisations sociales (près de 45 %).

Quatre formes juridiques permettent de constituer une ETA :

  • l’entreprise en individuel

  • la SARL

  • la SNC

  • la SAS

Des cotisations sociales limitées

« Actuellement, nous constituons surtout des SARL ou des SAS », commente Claude Masounave. Avec dans les deux cas de grosses économies de charges sociales. « Dans une SARL à l’IS, le gérant majoritaire est un travailleur non salarié et les cotisations sociales sont calculées sur sa rémunération et une partie des dividendes. Si le résultat n’est pas prélevé, le montant des cotisations sociales restera faible.

En SAS, le président prend un statut de salarié et seule sa rémunération sera soumise aux cotisations sociales employeur et salarié et à l’impôt sur le revenu. Les dividendes seront de leur côté soumis aux contributions sociales (CSG/CRDS). Il n’est pas concerné par les cotisations non salariées. » Un atout de taille face aux structures purement agricoles à l’IR, qui voient la totalité de leurs résultats soumis à cotisations sociales quelle que soit leur utilisation.

Les plus lus

<em class="placeholder">Culture de tournesol soufrant de la sécheresse.</em>
Changement climatique en Nouvelle-Aquitaine : « Une ferme charentaise descend de 8 km vers le sud tous les ans »

En 2050, les températures en Charente seront celles du sud de l’Espagne aujourd’hui, mais le volume de précipitation sera…

<em class="placeholder">Sol nu après une récolte partielle du maïs grain.</em>
Culture secondaire et PAC : des dérogations à leur implantation dans certaines zones

Le contexte météorologique de cet automne 2024 n’ayant permis, l’implantation des cultures secondaires avant le 1er …

<em class="placeholder">champ de betteraves sucrières avec le feuillage bruni à cause de la cercosporiose</em>
Betterave : les variétés tolérantes à l’assaut de la cercosporiose
La cercosporiose devient un problème majeur dans des situations plus nombreuses chaque année. Des variétés à haut niveau de…
<em class="placeholder">Enlèvement d&#039;un silp de betterave par l&#039;industriel Saint Louis Sucre, département de la Somme, novembre 2024</em>
Betterave 2024 : un rendement et une richesse en sucre décevants

Après une campagne betteravière marquée par les excès d’eau, la filière ne cache pas sa déception. Le rendement betteravier s’…

<em class="placeholder">Un fossé non entretenu ne joue pas son rôle d&#039;évacuation rapide de l&#039;eau quand une inondation survient.</em>
Entretenir les fossés pour réduire les conséquences des inondations sur les cultures

Le mauvais entretien des fossés a été parfois pointé du doigt pour expliquer les fortes inondations et une décrue trop lente…

<em class="placeholder">Jean et Pierre Niesner, agriculteurs à Remering (Moselle),  &quot;FertiRoc est le premier biostimulant minéral à obtenir la norme CE pour ses capacités d&#039;amélioration de ...</em>
Biostimulant: deux agriculteurs de Moselle conçoivent le premier produit foliaire à base de roche volcanique

Fertiroc : ce nouveau biostimulant associe une roche volcanique (zéolithe) micronisée à des éléments nutritifs. Jean et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures