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[Coronavirus Covid-19] Les marchés alimentaires rouvrent dans toute la France mais des inquiétudes demeurent

Beaucoup de marchés ont rouvert ou sont en train de rouvrir en France. Cependant, leur nouvelle conformation (nombre limité d'opérateurs, préférence pour les producteurs locaux) commence à inquiéter les fédérations de l’aval de la filière.

Un protocole sanitaire, approuvé par le gouvernement, définit les modalités de tenue d'un marché afin de suivre les obligations liées à la lutte contre le développement du coronavirus Covid-19.
© Facebook/ Marchés de Nanterre

Il serait trop long de dresser la liste exhaustive des municipalités ayant reçu dérogation par le Préfet pour l’ouverture de leurs marchés alimentaires. Cependant, selon la Fédération nationale des marchés de France, interrogée Agra Presse, près d’un quart des 100 000 marchés existant dans l’Hexagone auraient rouvert, la grande majorité dans les petites communes qui dépendent de ceux-ci pour l’approvisionnement en denrées alimentaires.

On ne doit néanmoins pas oublier que de grandes villes et des métropoles ont aussi agi pour la réouverture de leur marchés (Bordeaux, Lyon, Lille, Grenoble, à l’exception notable de Paris). Avec une grande distribution en surchauffe et les premiers appels au droit de retrait en GMS et chez les routiers, les marchés alimentaires, à côté des primeurs en magasins, prennent certainement une importance un peu plus cruciale pour l’approvisionnement des villes qu'auparavant.

Une décision du Conseil d’Etat cette semaine ?   

Depuis l’annonce par le Premier ministre de la fermeture des marchés de plein vent le 22 mars dernier, les différentes représentations professionnelles et syndicales du commerce alimentaire sont montées au front, contestant la décision.

Vendredi 27 mars, le point d’orgue a été atteint avec le dépôt d’une requête en "référé-liberté" auprès du Conseil d’Etat, par la CPME et la Fédération des marchés de France (qui y est adhérente) et ce, avec le soutien de plusieurs organismes professionnels (dont Saveurs Commerce). L’objet de cette requête est l’annulation de l’interdiction des marchés alimentaires, considérée comme une distorsion de concurrence vis-à-vis de la grande distribution.

Cette requête en "référé-liberté" doit être examinée dans les 72h du dépôt ; le délai sera peut-être un peu plus long compte tenu des conditions de confinement qui concerne aussi le Conseil d’Etat.

Un protocole sanitaire approuvé et en place

Pratiquement au même moment, les différentes filières alimentaires concernées se sont félicitées de l’adoption par le gouvernement d’un protocole sanitaire pour le bon déroulement des marchés de plein vent dans les conditions aujourd’hui indispensables pour limiter la dissémination du coronavirus Covid-19.

Ce document, élaboré par les professionnels, liste les différentes procédures à mettre en œuvre : organisation géographique du marché, des pratiques de vente et de distribution des denrées, diffusion et affichage des consignes de sécurité, contrôles.

Le protocole comprend en annexes un plan d’implantation du marché type et des illustrations de bonnes pratiques déjà mises en œuvre dans des marchés.

L’adoption de ce protocole sanitaire semble avoir débloqué certaines situations. C’est singulièrement le cas de Lille qui, dans un premier temps, avait annoncé ne pas demander de dérogations pour ses marchés. Vendredi dernier, la municipalité s’est reposée sur la publication de ce protocole, pour finalement déposer une demande de dérogations auprès du Préfet.

Du coup, les marchés de Lille et des communes voisines de Lomme et de Hellemmes rouvrirons mardi 31 mars.

Peu de commerçants par marché

Cependant, les professionnels sont conscients que la partie est loin d’être gagnée. Plusieurs craintes existent.

La principale est la forme que prennent certains marchés désormais. Le nombre de professionnels autorisés à y être présents se limite souvent à cinq, représentant peu ou prou les grandes familles alimentaires.

Cette configuration entraîne des interrogations pour ce qui est des autres commerçants. La mairie de Grenoble, qui a eu l’autorisation de rouvrir tous ses marchés, évoque la possibilité d’une rotation en tenant certains marchés plusieurs soirs.

Seuls les producteurs locaux autorisés
dans certaines communes

Certaines mairies ont aussi demandé que seuls les producteurs locaux puissent être présents (comme à Rennes).

Ces cas de figure ont alerté les syndicats professionnels. « Rien dans ce sens n’est inscrit dans le texte de loi du 23 Mars 2020, s’exclame Monique Rubin dans un éditorial publié sur le site de la fédération nationale des marchés de France. Il est indispensable pour répondre à une diversité de l’offre afin qu’elle soit attractive et complète pour les consommateurs, que puissent s’installer à égalité commerçants, artisans et producteurs dans les proportions que les organisations professionnelles en collaboration avec les municipalités, valideront ».

Le son de cloche est le même du côté de Saveurs Commerce qui souligne qu’« il n'est pas normal de mettre à l'écart les commerçants qui eux sont présents toute l'année pour servir les consommateurs ».

Lire aussi : Marchés interdits : l’amont et l’aval de la filière montent au créneau 

                  Les grossistes s’organisent en temps de crise sanitaire

                  Halles couvertes et marchés de plein vent interdits

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