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Avis d’utilisateur
Connectez vos outils !

Rendre des outils connectés est vecteur de traçabilité et de sérénité. Des start-up proposent des compteurs connectés géolocalisés s’adaptant sur tout type de matériel et toute marque.

« Rendre connectés ses outils rassure les viticulteurs qui en sont équipés. » C’est le message principal qui ressort des acteurs qui conçoivent des compteurs connectés géolocalisés, des trackers, notamment Samsys, Karnott et 365 Farmnet.

Le principe est simple : des boîtiers aimantés, géoréférencés et autonomes en énergie sont installés (par de simples aimants puissants) sur les matériels. En veille lorsque le matériel est à l’arrêt (aucun mouvement ni vibration car moteur éteint), ils intègrent un bon nombre de capteurs qui les réveillent dès que l’on allume le moteur ou que l’outil bouge.

Samsys propose un boîtier principal, qui mesure les surfaces réalisées, les temps et les distances. Ce boîtier peut être affecté à différents outils, l’opérateur se connectant facilement sur la plateforme web pour affecter le boîtier à tel ou tel outil. Branché à la prise diagnostic du tracteur ou de la machine à vendanger, il enregistre en plus des données de consommation de carburant. À cela, peuvent s’ajouter des « tags », des badges affectés à chaque outil et à chaque chauffeur. Communiquant sans fil avec le boîtier principal (alors installé dans le tracteur), ces tags peuvent éventuellement être accompagnés d’autres capteurs, comme des compteurs de balles (sur une presse à sarments), des compteurs de tours d’un tapis, ou un débitmètre. « Cela permet d’avoir une traçabilité géolocalisée des apports même avec un vieux pulvé », explique Romain Tribout, l’un des trois associés à la tête de Samsys.

Une traçabilité géolocalisée des itinéraires culturaux

Karnott propose un seul type de boîtier, pouvant être déplacé d’outil en outil et affecté à toute sorte d’outil. Outre les informations de position, de temps, de distances et de nombre d’hectares, l’entreprise lilloise a développé et continue à perfectionner des algorithmes propres à chaque outil. « À partir des données collectées par les capteurs dans le boîtier, l’algorithme est à même de distinguer les différentes utilisations », explique Antoine Dequidt, le fondateur de Karnott. Sur une machine à vendanger, l’algorithme est en mesure de savoir si la machine vendange, vidange ses bennes, est en train d’être nettoyée, en transit ou est simplement à l’arrêt moteur allumé.

Propriété de Claas, 365 Farmnet propose également des compteurs connectés. Baptisés Active Box, ceux-ci sont placés "sur les outils et les tracteurs et communiquent avec le smartphone ou la tablette en cabine, qui fait office de GPS et d’interface de transfert des données, explique Éric Guémené, en charge du marché français. S’ajoute l’Active System, une puce qui identifie l’employé."

Optimiser les usages de matériels

Cette traçabilité détaillée des usages des outils offre plusieurs avantages. Déjà, elle dispense du carnet de notes. Finis les gribouillis illisibles, les carnets perdus ou les erreurs de saisie : les données collectées sont automatiquement envoyées vers les plateformes. Les boîtiers des deux constructeurs disposent en effet d’une carte SIM multiopérateur (le meilleur réseau étant automatiquement choisi) qui envoie les informations tous les quarts d’heure. Chez Samsys, lorsque le boîtier est alimenté par une prise 12 volts, les informations sont même envoyées en continu. Si le boîtier est dans une zone blanche, la carte mémoire permet de stocker toutes les données jusqu’à ce que l’on sorte de cette zone blanche. Karnott et Samsys offrent une autonomie de trois mois selon l'utilisation.

Sérénité et facturation précise

Toutes ces données sont compilées sur des plateformes qui réalisent un tableau de bord journalier. Cela permet de vérifier que le programme de travail de la journée a été réalisé et qu’aucune parcelle n’a été oubliée, notamment en prestation de service. « En viticulture, le bénéfice premier de ces compteurs est la sérénité, explique Romain Tribout. Bon nombre de nos clients passent de meilleures nuits, rassurés d’avoir traité partout et comme il faut. » La vérification du travail effectué à l’échelle du rang est en cours de développement et devait être finalisée d’ici la fin de l’année chez Samsys et Karnott.

Les mesures de surface et de temps permettent de facturer de manière plus précise et plus juste, aussi bien en Cuma qu’en prestations de service. Ces outils donnent également accès à des marges de progression et d’optimisation des matériels. Lorsqu’un viticulteur a fini de travailler avec un outil de la Cuma, il accède en deux clics sur la plateforme aux coordonnées téléphoniques au viticulteur suivant dans le planning d’utilisation de l’outil, afin de minimiser son immobilisation.

Avec le carburant, le temps de travail (donc le coût salarial), les coûts d’intrants (cartes d’application), les rendements, on obtient des connaissances fines des coûts de production : à terme, on sera en mesure d’en faire une cartographe intraparcellaire. L’analyse des données permet de fournir aux utilisateurs des conseils et d’éliminer certaines mauvaises pratiques, « comme laisser le contact du tracteur allumé pendant le chargement de l’épandeur, explique Romain Tribout. Nous sommes capables de chiffrer toutes ces consommations de carburant qui pourraient être évitées. »

Certaines de ces start-up sont en mesure de répondre à des besoins spécifiques, comme géolocaliser des complants pour aller les arroser par la suite ou prévenir automatiquement par SMS tous les voisins d’une parcelle que l’on s’apprête à traiter.

Mais ce qui est apprécié avant tout par les utilisateurs, c’est la transparence pour le conducteur. Dès lors que le boîtier est affecté à un outil, l’opérateur n’a rien à faire. En outre, ils sont évolutifs et bénéficient en permanence des dernières mises à jour.

 

Stephan Rouvin, Domaine Haut Moulin d’Eole

"J’ai acheté ce boîtier il y a un an, pour l’utiliser prioritairement sur mon pulvé. Cela me permet d’avoir une traçabilité complète et précise. Dans un carnet, on note le jour du traitement, mais par forcément l’heure. Difficile en effet de se rappeler par la suite si une parcelle a été traitée avant ou après une averse. C’est une vraie mémoire simple d’utilisation. Cela permet d’avoir une traçabilité sur les temps passés sur les différentes opérations, avec comme conséquence des pistes d’optimisation mais aussi une meilleure estimation du temps à passer dans chaque parcelle pour les travaux de la campagne suivante. Fini la hantise d’avoir oublié un traitement dans une parcelle. Les informations collectées permettent d’avoir une analyse plus fine des coûts de production, parcelle par parcelle. Enfin, Karnott assure un vrai accompagnement, via des appels réguliers, un appui, par des conseils, et une vraie volonté de perfectionnement : on l’a vu dans les évolutions au cours de l’année."

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