Aller au contenu principal

GNR : quatre pistes pour réduire sa consommation

Le carburant pèse lourd dans le budget énergie d’une exploitation. Si la fin de sa détaxation n’aura finalement pas lieu, son prix élevé motive à réduire sa consommation.

Tracteur au champ
Utiliser le guidage ou l'autoguidage par GPS permet de limiter les recoupements dans la parcelle et donc de réduire sa consommation de GNR.
© S. Richard/Cniel

« Pour diminuer sa facture de gazole non routier (GNR), il faut additionner de petits gains en agissant sur plusieurs leviers, encourage Didier Debroize, ingénieur machinisme à la chambre d’agriculture de Bretagne. Pour dégager des économies plus conséquentes, il faut souvent changer de pratiques. Ce qui demande d’intégrer à sa réflexion énergétique les possibilités d’adaptation de son parcellaire et les conséquences en termes de temps de travail. »

1 - Adopter une écoconduite

C’est la mesure la plus rapide à mettre en œuvre. De nombreuses formations sont proposées pour apprendre à réduire sa consommation au volant, en ayant une conduite plus souple ou encore en anticipant freinages et accélérations.

L’écoconduite passe aussi par le choix du bon régime moteur. En effet, la consommation d’un moteur varie selon le régime auquel il est utilisé. Pour que sa conduite soit plus économique, il faut rechercher le régime de rotation le plus bas possible. Lors d’un déplacement, 1 200 tours par minute est le meilleur compromis entre une vitesse d’avancement élevée et un faible régime moteur.

La pression des pneus joue également un rôle important dans la consommation de carburant. Elle doit être adaptée aux conditions pédoclimatiques. Sur route, un pneu sous-gonflé aura une plus grande surface de contact, ce qui augmentera la consommation. Au champ, un pneu surgonflé s’enfoncera plus dans le sol, ce qui augmentera aussi la consommation. Pour avoir toujours la bonne pression, le télégonflage a un coût mais peut s’avérer rentable à long terme, d’autant plus si on travaille régulièrement en conditions humides.

Pour limiter la consommation de son tracteur, il faut le lester à bon escient. Laisser des masses à l’avant si les travaux ne le nécessitent pas entraîne une surconsommation de 5 %. Enfin, un entretien régulier limite la surconsommation.

2 - Choisir le tracteur adapté aux travaux à effectuer, quitte à déléguer

« Les éleveurs sont souvent suréquipés en termes de puissance », constate Didier Debroize. Un tracteur trop puissant par rapport à ce qu’on fait avec aura une mauvaise efficacité énergétique. Pour réduire cette surconsommation, il faut veiller à bien faire correspondre la puissance du tracteur à la taille des outils et aux réels besoins de puissance. « Il peut être plus judicieux de déléguer les quelques travaux qui demandent beaucoup de puissance et d’avoir des tracteurs de puissance moindre mais qui seront utilisés avec une bonne efficacité énergétique », conseille le spécialiste du machinisme.

La bonne adéquation de la puissance aux travaux à effectuer sera un critère de comparaison à intégrer lors de son achat, comme le poids, qui, à puissance équivalente, peut varier notablement entre modèles. Plus un tracteur est lourd, plus il consommera.

Faire des économies d'énergie aussi à la traite : Prérefroidisseurs et récupérateurs de chaleur sont de plus en plus rentables

3 - Réfléchir à son système fourrager

À production équivalente, l’organisation de son élevage, notamment son système alimentaire, aura des conséquences sur la consommation de GNR. Elle augmente avec la part de maïs dans la ration : 212 l/ha SFP quand le maïs occupe plus de 45 % de la SFP contre 144 l/ha SFP quand le maïs en occupe moins de 30 %, estime la chambre d’agriculture de Bretagne. Les systèmes plus pâturants sont plus économes en carburant, que ce soit pour l’alimentation comme pour la gestion des déjections.

Sans aller jusqu’à un changement de système, il peut être opportun de revoir certaines pratiques, de simplifier certaines tâches pour moins démarrer son tracteur de cour.

4 - Oser le regroupement parcellaire

La consommation de carburant d’une exploitation dépend aussi de l’organisation de son parcellaire. Une parcelle de 10 hectares de maïs ensilage, située à 1,5 km de la stabulation, demandera une consommation annuelle de 1 400 litres de GNR. Si elle est distante de 7 km, cette consommation passera à 1 800 litres.

Regrouper son parcellaire permet de faire des économies de carburant mais aussi de temps. « En ayant toutes ses parcelles proches du siège d’exploitation, il est possible de réduire sa consommation de 21 % grâce à la forte réduction des déplacements routiers », chiffre Didier Debroize.

S’il est le plus intéressant, le regroupement parcellaire est aussi la mesure qui demande le plus de temps et d’acceptation locale pour arriver à concrétiser des échanges de terre.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nathalie et Michel Daguer, éleveurs en Mayenne avec leurs vaches</em>
Pâturage hivernal : « Nous ne voyons que des bénéfices dans notre élevage en bio et en monotraite en Mayenne »

Le Gaec du Ballon en Mayenne, en bio et en monotraite, profite de conditions pédoclimatiques privilégiées pour pâturer en…

<em class="placeholder">guillaume rivet, éleveur dans les deux-sèvres</em>
Organisation du travail : « Nous avons robotisé la traite pour anticiper le départ à la retraite de mon père dans les Deux-Sèvres »

Le Gaec Privalait, dans les Deux-Sèvres, tourne entre mère et fils depuis bientôt deux ans. La robotisation de la traite, en…

<em class="placeholder">« L’herbe pâturée est la plus économique car, plus il y a de stock, plus les charges de mécanisation augmentent », soulignent Sébastien Le Goff et Julie Sylvestre.</em>
Diagnostic de système fourrager : « Nous avons prouvé la résilience de notre élevage face aux aléas climatiques dans le sud du Morbihan »

Au Gaec de Coët Cado, dans le Morbihan, pour s’assurer de la résilience de leur système fourrager aux aléas, les associés ont…

Carte de la zone régulée FCO3, en date du 19 décembre 2024.
FCO 3 : fin décembre, la maladie continue de progresser

À date de jeudi 19 décembre 2024, le ministère de l'Agriculture annonce 8 846 cas de fièvre catarrhale ovine sérotype 3.…

<em class="placeholder">Brice Minot, Vincent Colas et Cyrille Minot, trois des quatre associés du Gaec des forges, en Côte-d&#039;Or</em>
Élevage laitier : « Nous cherchons de la productivité et de l’autonomie pour rentabiliser nos installations en Côte-d’Or »

Au Gaec des forges, en Côte-d’Or, les associés ont robotisé pour mieux organiser le travail. La recherche d’un bon prix du…

Selfie de Yohann Allain dans son champ avec ses vaches laitières.
« J’espère que mon salarié deviendra mon associé sur mon exploitation laitière en Loire-Atlantique »

À la SCEA du Chêne Vert, en Loire-Atlantique, après le départ à la retraite de son père, Yohann Allain a modernisé sa salle de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière