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Ce qu'il faut savoir sur les collemboles, arthropodes au rôle majeur dans la vie des sols

Les collemboles sont de véritables décomposeurs de la matière organique qui jouent un rôle majeur dans la vie des sols. Ils sont parmi les premiers Arthropodes à avoir colonisé notre planète il y a 400 millions d’années.

Les collemboles sont partout : dans les sols agricoles et forestiers, sur l’eau en bordure des étangs, en haute montagne, dans les déserts, les grottes et même sous des latitudes polaires. « Plus de 8 000 espèces de collemboles ont été répertoriées dans le monde », observe Philippe Garcelon, entomologiste spécialiste des collemboles. Ces très petits hexapodes font partie du premier maillon de la chaîne de décomposition de la matière organique et sont d’ailleurs considérés comme d’excellents bioindicateurs de la vie des sols. « Les collemboles affectionnent plutôt les milieux humides », explique Philippe Garcelon, « pendant la période estivale, ils se réfugient dans les couches inférieures des sols où ils limitent leurs mouvements ». Il est donc plus facile de les voir évoluer à la fin de l’automne, en hiver ou au printemps même si ces animaux minuscules (0,25 à 4,5 mm) sont difficiles à observer. « Pour espérer les voir, il faut soulever délicatement les tapis de feuilles mortes », recommande l’entomologiste. L’alimentation des collemboles est constituée de végétaux en décomposition mais comporte aussi des micro-organismes ou des champignons. Leur reproduction peut être sexuée ou asexuée (parthénogénèse). Les collemboles jouent un rôle important dans la dégradation de la matière organique. Ils se nourrissent de matière en décomposition (comme les feuilles) et de microorganismes, et fragmentent ainsi la matière organique, régulent les populations de microorganismes. Par leurs déjections, ils amorcent le travail des bactéries qui libèrent des éléments fertilisants comme l’azote. Grâce à ces fonctions, les collemboles sont considérés comme de bons bioindicateurs de la qualité des sols (le collembole Folsomia candida est à la base de la norme qualitative des sols ISO 11267).

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Préservation

Raisonner les interventions

Pour préserver les collemboles, il convient de raisonner l’utilisation des engrais chimiques mais aussi des produits phytosanitaires qui peuvent être fatals à la vie de ces minuscules auxiliaires. Il est également recommandé d’éviter des façons culturales trop profondes qui conduisent à remonter vers la surface des couches du sol profondes exposant ainsi les collemboles à la déshydratation et les privant des matières organiques enfouies.

Agriculture intégrée

Plusieurs études confirment ainsi l’intérêt d’une agriculture intégrée pour préserver la microfaune du sol. « Au Brésil, sur des plantations de papayes, les populations de collemboles sur des parcelles en agriculture intégrée varient entre 14 000 et 56 000 individus au m2 alors que cette population est bien moindre sur des terres surexploitées », observe Philippe Garcelon. Une autre étude publiée en avril 2020 par des chercheurs de l’Université de Washington fait apparaître la présence de plus 20 000 microarthropodes par mètre carré dans des vergers où il y avait une couche de feuilles, d’herbe à tondre, de copeaux de bois ou d’autres matières organiques, « ce qui atteste, s’il le fallait, de la nécessité d’avoir recours aux zones herbeuses, paillages et amendements organiques dans nos vergers », ajoute le chercheur.

Une trentaine de familles réparties en quatre ordres permettent de classer les collemboles : les Poduromorphes (3372 espèces), les Entomobryomorphes : (4182 espèces), les Symphypléones : (1261 espèces) et les Neelipléones (59 espèces).

Maillon essentiel du processus de décomposition organique, le collembole attaque l’épiderme de la feuille tombée au sol, cette feuille rongée est alors attaquée par des larves, bactéries et champignons, le collembole poursuit son travail sur les nervures et parties ligneuses ramollies, puis en se déplaçant, il dépose ses déjections sur le substrat ouvrant un plus large champ d’action aux bactéries.

Les parcelles conduites en agriculture biologique abritent plus de collemboles (+ 30 %), selon une étude réalisée par l’Unité Santé et agroécologie du vignoble (INRAe-Bordeaux Sciences Agro). En revanche le cuivre accumulé dans le sol est défavorable aux collemboles.

Pour en savoir plus : https://collemboles.fr/; http://www.siteatelier-bacchus.com/fr/

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