Carotte : « Pour lutter contre les nématodes, les couverts végétaux sont une piste intéressante »
Dans le Sud-Ouest, les couverts végétaux sont une piste intéressante pour lutter contre les nématodes entomopathogènes. Corentin Château, référent carotte à Invenio, décrit les travaux menés par la station sur cette thématique.
Dans le Sud-Ouest, les couverts végétaux sont une piste intéressante pour lutter contre les nématodes entomopathogènes. Corentin Château, référent carotte à Invenio, décrit les travaux menés par la station sur cette thématique.


« Avec l’arrêt de la désinfection des sols, les dégâts liés aux nématodes phytopathogènes se sont généralisés et intensifiés ces dernières années dans le Sud-Ouest sur la carotte, mais également sur maïs et haricots, autres cultures majeures de la rotation. Dans ce bassin de production, la carotte est particulièrement sensible aux nématodes à lésion (Pratylenchus sp.) et aux nématodes à galles (Meloidogyne sp.). Pour lutter contre ces ravageurs, les couverts végétaux semblent être une piste intéressante, expérimentés par Invenio.
À l’été 2021, différents couverts connus pour leurs propriétés nématicides ont été implantés : tagètes, mélange CS Fumigator (sorghos et crotalaire) simple et double cycle, seigle. Une culture de carottes de saison a ensuite été mise en place à l’été 2022. Le suivi des nématodes a permis de mettre en évidence la capacité des tagètes à limiter le développement des Pratylenchus sp., contrairement au seigle qui semble les favoriser. Cependant, les tagètes auraient également favorisé le développement des Meloidogyne sp. Aucune conclusion n’a pu être tirée concernant l’effet des sorghos sur les populations de nématodes.
Concernant les récoltes de carottes, le témoin sans couvert présente le rendement commercialisable le plus faible à l’inverse des précédents sorghos (simple et double cycle), qui présentent les rendements commercialisables les plus élevés (+7 t/ha). De plus, avec le précédent sorgho, les quantités de carottes fourchues et courtes, liées aux nématodes, sont plus faibles que pour le témoin sans couvert, le seigle et le tagète. Le sorgho suivi d’une phase de biofumigation semblerait diminuer les dégâts dus aux nématodes, bien que leur nombre ne soit pas affecté.
Ceci est corrélé aux nombreuses études montrant la difficulté de lier un nombre de nématodes à des dégâts en culture. On peut toutefois supposer que la biofumigation, en modifiant les paramètres chimiques du sol, réduit la pathogénicité des nématodes. Dans le cadre du Plan alternatives d’urgence phytosanitaire fruits et légumes (PAUPFL), de nouveaux essais sont en cours à Invenio pour confirmer ces résultats. »