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CapGènes lance une offre en semences sexées pour les caprins

Pour la première fois, la semence sexée sera commercialisée en France dès le printemps 2022. Une innovation portée par CapGènes pour répondre à la demande des éleveurs.

CapGènes lance une offre de semences sexées femelle. Les performances obtenues lors des essais sont similaires celles de bovins : plus de 90 % de femelles à la naissance, un taux de fécondation autour de 45-50 %, contre 60 % en moyenne en semences classiques, pour un coût d’environ 30 € supérieur.
CapGènes lance une offre de semences sexées femelle. Les performances obtenues lors des essais sont similaires celles de bovins : plus de 90 % de femelles à la naissance, un taux de fécondation autour de 45-50 %, contre 60 % en moyenne en semences classiques, pour un coût d’environ 30 € supérieur.
© D. Hardy

Une première en caprins : les doses sexées femelle arrivent en France en 2022 a annoncé CapGènes. « Des doses de semence sexée sont proposées depuis plus de 10 ans en bovins, la technologie y est bien rodée, rappelle Olivier Ponthoreau, directeur de production CapGènes. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de proposer des doses de semence sexée femelle aux éleveurs caprins français, une offre unique dans le monde. C’est une belle avancée technologique qui répond à une demande de nos adhérents. » Fin 2017, CapGènes avait mené une expérimentation avec Sexing Technologies, spécialiste mondial du sexage de semence, et les Entreprises de Mises en Places Evolution (Innoval) et Coopelso. 500 inséminations avaient été réalisées avec des résultats similaires à ceux obtenus en bovins : plus de 90 % de femelles à la naissance, un taux de fécondation autour de 45-50 %, contre 60 % en moyenne en semences classiques, pour un coût d’environ 30 € supérieur.

Huit boucs alpins et saanens proposés

« La liste définitive des boucs sera diffusée courant janvier 2022, annonce Olivier Ponthoreau. Nous avons décidé de proposer huit boucs : quatre saanens et quatre alpins issus du haut de tableau génétique. Nous avons une contrainte, parmi d’autres : ces boucs doivent produire une semence « sexable » ». En effet, la technologie du sexage demande une quantité importante de semence ainsi qu’une très bonne qualité : les spermatozoïdes doivent avoir le moins de défauts possibles. Le tri se fait au spermatozoïde, et pas seulement sur le sexe, mais il maximise le pouvoir fécondant en ne retenant que les spermatozoïdes conformes, vivants et mobiles. Ainsi, pour des doses conventionnelles à 80-100 millions de spermatozoïdes, une dose sexée n’en contient « que » huit millions. « Il faut environ 4 heures pour trier un éjaculat, expose Olivier Ponthoreau. C’est extrêmement précis ! »

À qui s’adresse cette technologie ? « L’éleveur doit bien définir ses objectifs et choisir les chèvres sur lesquelles utiliser de la semence sexée, en lien avec son entreprise de mise en place. Il faut des chèvres avec un bon taux de fertilité et faire son choix en fonction de la valorisation souhaitée de la chevrette ainsi née par rapport à celle d’un mâle issu de cette même chèvre par exemple. »

Une attention particulière à la mise en place

CapGènes recommande également de redoubler de vigilance dans la mise en place : température de décongélation, bon état des chèvres, et qu’elles sont bien en chaleur. « Ce sont des paillettes techniquement plus pointues qui nécessitent une attention particulière. »

Les éleveurs intéressés ont pu précommander des doses auprès de leur entreprise de mise en place fin 2021. Elles seront produites courant janvier, puis distribuées avec les doses conventionnelles pour les inséminations du printemps 2022.

Qu'est-ce que le sexage de semence ? 

Dévelopées dans les années 80 par le gouvernement américain, les semences sexées ont été commercialisées partir de 2003 par Sexing Technologies à partir de brevets de XY Inc.

Concrètement, les spermatozoïdes femelles (X) et males (Y) sont triés, grâce à leur différence de poids, un par un et chargés électriquement selon le résultat. Quand ils franchissent un champ magnétique, ils sont alors orientées par genre, ou mis de côté si ils ne sont pas conformes. « Il faut environ 14 heures pour trier un éjaculat : trois heures pour préparer la semence, huit heures de tri et trois heures pour préparer les paillettes à la congélation dans l'azote liquide », explique Frank de Graaf, directeur de Sexing Technologies.

« La différence de fertilité entre une dose conventionnelle et une dose sexée est liée à la plus faible concentration de la semence dans une dose, 10 à 20 fois inférieure. Cela est lié au process de tri qui est très couteux. »

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