Bretagne : les huiles essentielles comme alternative aux phytos
Damien Le Nan, producteur de légumes à Plougar (Finistère), teste des huiles essentielles sur un quart de ses surfaces en échalote et en oignon depuis trois ans dans le cadre d’une démarche Zéro résidu de pesticides.
Damien Le Nan, producteur de légumes à Plougar (Finistère), teste des huiles essentielles sur un quart de ses surfaces en échalote et en oignon depuis trois ans dans le cadre d’une démarche Zéro résidu de pesticides.
« Afin de répondre à la demande sociétale, les acheteurs de mes légumes voulaient des échalotes ZRP, Zéro résidu de pesticides », se souvient Damien Le Nan qui cultive une centaine d’hectares à Plougar (Finistère), partagés pour moitié entre légumes (échalotes, oignons, potimarrons) et céréales. Et la réduction des pesticides lui parle. Il essaie alors de trouver des solutions naturelles pour remplacer la chimie et décide de tester une nouvelle méthode, à base d’huiles essentielles d’ortie et de prêle.
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« Pour le moment, j’y ai engagé un quart de mes surfaces en échalote et oignon. Si ça marche bien, j’augmenterai progressivement les surfaces », témoigne le producteur. « C’est une démarche globale. L’utilisation de produits de biocontrôle oblige à remettre en cause tout le fonctionnement de l’exploitation », explique précise Emmanuel Lecompte, responsable technique du négoce Le Gall-Corre qui accompagne le producteur. Celui-ci évoque une plus grande prise en compte de l’agronomie, des rotations et des couverts végétaux…
« Ici, nous utilisons des produits de biocontrôle »
Pour la culture de l’échalote, la densité de plantation a été réduite, avec un écartement de 19 cm entre les plants, contre 16 d’habitude, et un plus grand soin apporté au désherbage entre les planches avec une légère diminution de la fertilisation pour limiter le développement de la végétation. Utiliser des produits de biocontrôle pour lutter contre le botrytis ou le mildiou de l’échalote requiert aussi observation et anticipation. Et c’est ensemble qu’agriculteur et technicien prennent la décision de traiter.
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Les traitements sont préventifs, en fonction des risques, de la météo. Ce qui peut obliger à sortir le pulvérisateur encore plus souvent qu’en culture conventionnelle. « Il faut qu’on arrive à expliquer cette nouvelle façon de faire aux riverains. Peut-être avec des autocollants sur les pulvérisateurs ? » En attendant, les négociants ont fourni aux agriculteurs engagés dans cette démarche des panneaux à apposer en bout de parcelle, précisant « ici, nous cultivons en agroécologie. Nous utilisons des produits de biocontrôle ».
Vert l’avenir valorise les bonnes pratiques
Initié en 2017, le programme Vert l’avenir s’étend peu à peu à l’ensemble du territoire porté par les 345 entreprises de négoce agricole que compte la France. « Il a été mis sur pied pour faire connaître nos métiers et nos savoir-faire », détaille Vincent Bernard, délégué de la région Ouest. 96 stations météo connectées sur le territoire collectent des données fiables, pour une agronomie de précision. Elles sont couplées à des analyses de sol, une cartographie pour piloter les apports d’éléments fertilisants, phosphore, potasse ou calcium. Ce programme communique aussi auprès du grand public sur les efforts permanents d’adaptation des agriculteurs.