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Gestion sanitaire des troupeaux
Vétosurv pour échanger des informations avec son vétérinaire

Un vétérinaire de Castres a conçu un logiciel de suivi sanitaire du troupeau, Vétosurv. Très complet, il permet d´établir une nouvelle relation entre l´éleveur et son vétérinaire.


Lorsque le Docteur Christian Gipoulou se rend dans l´élevage de Maryse et Bernard Loup, éleveurs à Castres (Tarn), son premier réflexe est de consulter le carnet sanitaire d´élevage. Il y retrouvera tous les événements sanitaires concernant les animaux sur lesquels il doit intervenir. Ce jour-là, il va s´intéresser plus particulièrement à des vaches non confirmées pleines et en fouiller certaines. Mais, auparavant, il va jeter un coup d´oeil sur les dates d´insémination et leur parcours sanitaire. « Un vétérinaire aujourd´hui a besoin d´information pour travailler », affirme le praticien. Ces propos ne sont pas de vains mots : cela fait plus de vingt ans que Christian Gipoulou creuse la question de l´échange d´informations avec les éleveurs. Mais, pendant longtemps, il a « bidouillé » dans son coin avec les moyens du bord. Il est passé à un stade plus professionnel en 1998 lorsqu´il a créé, avec l´aide d´un consultant en informatique, un logiciel de suivi sanitaire des élevages, Vétosurv.

Bernard Loup a été parmi les premiers utilisateurs du logiciel et a participé à sa mise au point. « Chaque fois qu´un éleveur me posait une question, je me suis dit : de quelle informations ai-je besoin pour répondre à sa question ? », explique le vétérinaire.
Résultat de ces années de recherche : un logiciel puissant et souple d´utilisation qui autorise la saisie de très nombreuses informations. De prime abord, il peut paraître touffu même, mais son concepteur s´en justifie : « Toutes les fonctionnalités de Vétosurv sont optionnelles et indépendantes. Avant de se lancer, il faut définir des objectifs et des priorités. On définit alors les données qui doivent être saisies. Chacun pourra progressivement resserrer sa surveillance. » La prise en main démarre par la création d´une fiche pour chaque animal avec les données d´identification et les principaux événements de reproduction : vêlages, saillies, inséminations, taureau utilisé. Les animaux sont triés par catégories. Toutes ces informations sont imprimées et insérées dans un classeur.

Ce planning servira ensuite pour la saisie manuelle dans la stabulation des événements sanitaires au fur et à mesure qu´ils surviendront : vaccinations, traitements antiparasitaires, soins pratiqués par l´éleveur, visites des vétérinaires, délivrance de médicaments, incidents sanitaires, résultats d´analyses. Le déroulement de la reproduction sera noté aussi sans oublier éventuellement des informations sur la production (pesées d´animaux, poids de vente.). Bref, tout ce qui peut être utile pour mieux appréhender les problèmes sanitaires. Charge ensuite à l´éleveur d´enregistrer régulièrement ces nouvelles données dans Vétosurv, à corriger les erreurs le cas échéant et à éditer un nouveau planning, par exemple avant la visite du vétérinaire. Les données sont transmises également au cabinet vétérinaire par disquette ou par Internet.

Suivi du troupeau au jour le jour et bilans annuels
A partir de cette « mémoire sanitaire » de l´exploitation, de nombreuses valorisations peuvent être effectuées à la demande. A commencer par le suivi du troupeau au jour le jour : surveillance de la reproduction et des vêlages, plan sanitaire récapitulant les interventions à effectuer sur les animaux, plans de vaccinations, stocks de médicaments dans la pharmacie. Vétosurv permet aussi d´éditer des bilans annuels : reproduction, mortalité des veaux. Maryse et Bernard Loup apprécient particulièrement la capacité du logiciel à gérer les cheptels site par site. Leur troupeau de soixante Limousines est réparti sur six bâtiments, donc autant de sites. A tout moment, ils peuvent savoir où se trouve chaque animal ou sortir un historique de son parcours. Une fonction très intéressante aussi pour gérer le parasitisme : il suffit de considérer des îlots de parcelles comme autant de sites. Bernard Loup effectue également le suivi des transplantations embryonnaires avec ce logiciel.

« Depuis que nous utilisons Vétosurv, nous avons le cheptel davantage en mémoire, constate l´éleveur. Cela nous permet de gérer le troupeau avec plus de rigueur et de ne pas laisser passer des vaches à travers les mailles du filet. Il est complémentaire avec le contrôle de performance. » Bernard Loup voit également dans cette transparence sanitaire un atout pour la vente des reproducteurs.

Pour Christian Gipoulou, Vétosurv est bien plus qu´un simple outil de gestion. Le président de la Fédération régionale des GTV de Midi-Pyrénées milite pour une nouvelle relation entre l´éleveur et son vétérinaire : « Elle consiste pour l´éleveur à alimenter son vétérinaire en information sur le fonctionnement et les problèmes de son élevage. En contrepartie, le vétérinaire doit prendre connaissance de ces informations et proposer des interventions adaptées. » Une façon de travailler exigeante, basée sur une « prévention d´ensemble plus efficace et une approche troupeau », mais qui « prend du temps », reconnaît le vétérinaire praticien. Néanmoins, pour lui, cette disponibilité peut être trouvée en confiant certaines interventions simples - du style « tenir une perfusion » - aux éleveurs, qu´il considère comme des « infirmiers vétérinaires », et en se recentrant sur les actes plus complexes. Vétosurv permet aussi de faire le bilan des interventions vétérinaires : « Quand on évalue les résultats dans la durée, il faut rester modeste et savoir reconnaître ses échecs. »

L´avenir des élevages passe par le sanitaire
Christian Gipoulou est convaincu également que « l´avenir des élevages passe par le sanitaire. Ce monde qui produit des litres et des kilos a du mal à passer au sanitaire. Mais, nous serons contraints d´aller vers un niveau beaucoup plus élevé dans la gestion sanitaire des troupeaux pour satisfaire les exigences de la société. » Et d´insister encore sur l´échange d´information : « En 25 ans, on a fait peu de progrès sur le plan sanitaire (diarrhées de veaux, maladie des muqueuses, paratuberculose.) parce qu´on n´a pas fait remonter l´information. On peut élever des vaches sans ordinateur mais ça ne durera pas longtemps. » La boucle est bouclée.

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