Pathologies bovines
Un vaccin bien administré baisse les frais vétérinaires
Pathologies bovines
Depuis octobre 2004, le protocole sanitaire ne tient plus compte des vaccins administrés chez leur propriétaire pour les veaux admis à la station de Lanaud. Associé aux améliorations techniques des bâtiments cela a contribué à réduire les frais vétérinaires lors de la dernière campagne.
En Haute-Vienne, la station de Lanaud est la plus importante station d´évaluation en race allaitante. 700 taureaux répartis en quatre bandes y sont évalués chaque année. « Ces animaux proviennent de toute la France. Sur la dernière campagne, il y avait 289 élevages représentés », souligne Jean-Louis Ripoche, responsable technique de la station. Compte tenu de cette diversité de provenance avec des animaux dont la valeur unitaire est susceptible d´être importante, le protocole sanitaire retenu par Jean-Yves Nicolas et Jean-Michel Debenest, les deux vétérinaires en charge du suivi de la station, est très rigoureusement appliqué. A côté des traitements antiparasitaires, tous les veaux sont systématiquement vaccinés contre les affections respiratoires et la pasteurellose à l´entrée en station.
Vacciner les veaux dès l´entée en station
Le jour où l´animal arrive, il doit être obligatoirement accompagné d´une fiche sanitaire commémorative préalablement remplie par le naisseur. Cette dernière récapitule les éventuelles pathologies (respiratoires, digestives, ostéoarticulaires, cutanées.) auxquelles le veau récemment sevré a pu être confronté avant son entrée en station, dans l´élevage où il est né. Cette même fiche doit aussi faire état des différents vaccins pratiqués sur l´animal sans en omettre la date.
« Auparavant, une seule injection de vaccin était réalisée sur des veaux logiquement déjà pré-vaccinés chez leur naisseur.
Depuis octobre 2004, nous conseillons toujours aux éleveurs de vacciner leurs veaux retenus pour qu´ils soient mieux protégés, et ce dès leur entrée en station, mais face au risque de maladie respiratoire, nous avons choisi de retenir le principe de précaution ou de biosécurité en améliorant l´efficacité de la protection vaccinale », souligne Jean-Michel Debenest.
Utiliser une aiguille jetable de 4 cm
Tous les animaux sont donc vaccinés le lendemain de leur arrivée avec des consignes claires concernant l´administration du vaccin. « Pas question de se contenter seulement d´un bloquage au cornadis. Les veaux sont vaccinés après avoir été immobilisés dans une cage de contention et puisqu´il s´agit d´une intramusculaire profonde, la vaccination est réalisée avec une aiguille jetable de 4 cm », précise Jean-Louis Ripoche. Pour Jean-Yves Nicolas, ce mode d´administration se justifie compte tenu de l´âge et du format des animaux. Lors de leur arrivée à Lanaud, ces futurs reproducteurs alors âgés de 8 à 9 mois pèsent déjà pour la plupart entre 400 et 450 kg. Ils ont donc une peau assez épaisse et une certaine masse musculaire au niveau de l´encolure. « Des aiguilles plus courtes seraient plus pratiques, mais ne permettraient pas d´injecter suffisament profondément dans le muscle. » Un rappel est ensuite réalisé systématiquement entre trois et quatre semaines après la première injection.
Attention au stockage
Les deux vétérinaires en charge du suivi de la station ayant opté pour un vaccin vivant atténué et non pour un vaccin inactivé, ont bien rappelé aux soigneurs des animaux, les précautions d´usage nécessaire tant pour ce qui est de l´administration que du stockage de ces vaccins. « On demande de ne pas préparer les vaccins à l´avance de façon à ce qu´ils restent le moins de temps possible à des températures ambiantes de plus de 10ºC. Il faut un protocole vaccinatoire irréprochable en particulier sur la température de conservation du vaccin pour avoir une bonne efficacité de ce dernier ».
Un message bien compris par Jean-Louis Ripoche. « Quand on vaccine les animaux, on ne sort du réfrigérateur que le nombre de doses nécessaires pour vacciner pendant une heure de temps. »
Suite à la mise en place de ce protocole en septembre 2004, les futurs taureaux ont été moins affectés par les pathologies respiratoires.
Réduction des pathologies respiratoires
La réduction du montant des frais vétérinaires est la meilleure preuve de cette amélioration de l´état de santé des animaux. « Pour les frais relatifs à des visites liées à des pathologies respiratoires et aux médicaments qui leur sont associés, le montant de la facture en frais véto a été réduit par deux », précise Jean-Michel Debenest.
Certes, jusqu´alors tous les veaux n´étaient pas touchés par ces affections, mais pour les animaux concernés, les pathologies respiratoires se traduisaient par de moindres performances en station qui pouvaient pénaliser les résultats finaux d´un animal comparativement à ses contemporains, avec la possible moins-value qui en aurait découlé au moment du passage de l´animal dans le ring de vente.
A côté de ces évolutions dans la pratique de la vaccination, il est important de préciser que suite à un diagnostic des conditions d´ambiance dans les stabulations utilisées, certaines de ces dernières ont bénéficié d´améliorations sur le plan technique qui sont elles aussi allées dans le sens d´un plus grand confort pour les animaux.