Un livre pour conforter ses connaissances sur la « viande » cellulaire
En 368 pages, Steak barbare (1), ouvrage au titre bien senti permet à tout un chacun de mieux savoir et comprendre ce qui se trame derrière le "business" en cours et surtout à venir de la « viande » cellulaire fabriquée en laboratoire. Passionnant et quelque peu effrayant.
En 368 pages, Steak barbare (1), ouvrage au titre bien senti permet à tout un chacun de mieux savoir et comprendre ce qui se trame derrière le "business" en cours et surtout à venir de la « viande » cellulaire fabriquée en laboratoire. Passionnant et quelque peu effrayant.
Qu’est réellement la « viande » cellulaire fabriquée en laboratoire ? Qui œuvre à la mise au point de cet aliment souvent présenté comme une alternative à la « vraie viande » ? Quels sont les financeurs des start-up des biotechnologies qui cherchent à mettre au point ces ersatz de viande ? Comment les théories promues par les idéologues végans préparent le terrain pour favoriser dans un proche avenir le développement commercial de ces produits ? Ces questions, les différents acteurs de l’élevage et des produits carnés se les posent forcément. L’ouvrage de Gilles Luneau doit contribuer à apporter des réponses à leurs interrogations.
Ce livre est le récit d’une enquête approfondie consacrée depuis plusieurs années à l’agriculture dite « cellulaire ». Laquelle concerne des aliments produits à partir de cellules souches cultivées en laboratoire ou de substituts végétaux assemblés avec des protéines de synthèse. Le point de départ de cet ouvrage est la présentation en août 2013 par Mark Post, un biologiste néerlandais du premier « steak » produit in vitro. Il s’agissait en fait d’une galette de cellules souches cultivées en laboratoire. Un produit au prix de revient conséquent mais, comme l’explique Gilles Luneau, « il démontrait pour la première fois la possibilité de s’affranchir des contraintes de la nature pour se procurer des protéines animales ».
Détricoter un réseau complexe
Pour les besoins de son enquête, Gilles Luneau est allé sur le terrain à la rencontre des différents acteurs et promoteurs de ces produits. Il s’est en particulier rendu en Californie, principal camp de base des start-up travaillant sur la viande cellulaire. Fort bien documenté et étayé, ce livre explique les coulisses de ces évolutions et ce que trament ces entreprises. Il donne moult informations sur le petit monde qui gravite autour de ces start-up. Qui les finance ? Quelles sont les fondations et mouvements qui les soutiennent ? Comment les mouvements végans contribuent par leurs actions à leur favoriser un futur prometteur ? Cet ouvrage détricote un réseau complexe dans lequel gravitent des milliardaires du numérique, des fonds d’investissement, des fondations, certaines multinationales de l’agroalimentaire mais aussi de la viande, des universitaires, des laboratoires de recherche, sans oublier bien entendu les militants végans. Les conclusions de cet ouvrage vont dans le sens de ce que l’on entend régulièrement dire par ailleurs. Moyennant finance, la mission confiée aux associations véganes serait — entre autres — de préparer le terrain pour la viande cellulaire en cherchant à dégoûter les consommateurs des véritables produits carnés et de ce fait favoriser l’émergence d’un nouveau marché très lucratif.
François d’Alteroche