Semis de prairies sous couvert : une technique maintenant bien rodée
Trois séries d’essais ont été conduites entre 2011 et 2021 sur le semis de prairies sous couvert d’un méteil ou d’une céréale par différents organismes. Leur bilan permet de conclure sur la solidité de cette technique.
Trois séries d’essais ont été conduites entre 2011 et 2021 sur le semis de prairies sous couvert d’un méteil ou d’une céréale par différents organismes. Leur bilan permet de conclure sur la solidité de cette technique.
« Le semis de prairies sous couvert sécurise son implantation par rapport aux aléas climatiques et s’avère simple à mettre en œuvre », a résumé Grégoire Dufour de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, lors d’une journée technique viande bovine à Angers en mars.
Principe du semis sous couvert : le semis simultané d’une prairie et d’un couvert
« Pour la récolte du méteil, l’ensilage est le plus évident, mais il est possible aussi de le récolter en grain avec de bons résultats de rendement », a relevé le spécialiste. Il faut alors bien choisir sa combinaison méteil et prairie pour ne pas risquer, en année sèche, une inflexion du rendement en grain à cause du développement plus agressif de la prairie, ou alors en année trop humide un débordement de cette dernière.
Trois types de conduite au choix
Les différents essais ont montré qu’on peut, avec une prairie en dessous, ajuster la composition du couvert de méteil sans compromettre le résultat attendu sur la prairie. La composition du méteil est ainsi à définir par rapport aux besoins des bovins et au contexte pédoclimatique de l’élevage. « Trois stratégies peuvent être distinguées », a expliqué Grégoire Dufour.
La première consiste à rechercher le maximum de valeur fourragère, pour nourrir des animaux à forte exigence alimentaire comme des bovins en engraissement. Dans cet objectif, on cherche à ensiler un méteil riche en protéagineux et précoce (visant 0,9 UFL et plus de 16 % MAT).
La seconde est tournée vers le maximum de volume, pour distribuer les fourrages à des animaux en croissance modérée ou à l’entretien comme des génisses de 2 ans ou des vaches allaitantes gestantes. Dans ce cas, le méteil est mixte et tardif (objectif 0,8 UFL et 11 % de MAT).
La troisième a pour objectif de récolter un fourrage équilibré entre valeur et rendement, bien adapté au rationnement de génisses d’1 an et de vaches allaitantes suitées (0,85 UFL et 14 % de MAT). « Cette dernière conduite apporte une souplesse d’ajustement des stocks et des qualités. Elle permet un rattrapage en adaptant les stades de récolte après les récoltes d’ensilage d’herbe, et ce tout en évitant les démarrages irréguliers et avec mauvaises herbes grâce à un semis plus tardif. »